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Citation de Cielvariable


« Qui a dit que c’était impossible de boire sept cocktails pendant un vol de cinq heures ? #DansLeCirageÀTrenteMillePieds »

Je tourne la clé et pousse la porte de mon appartement. Je la regarde s’ouvrir et s’immobiliser contre le mur. L’entrée est en tout point identique à celle que nous avions quittée, avec le coupe-vent bleu marine de Max accroché à une patère, juste à côté de ma veste à capuche noire. Nous les avions enfilés pour nous rendre chez le caviste, la veille de notre départ pour Hawaï, histoire de fêter l’événement avec une bonne bouteille de vin rouge. Pourquoi n’avait-il pas exprimé ses doutes à ce moment-là, quand nous étions assis l’un en face de l’autre, sur le canapé, à déguster notre pinot noir, tout en pariant sur l’invité qui se ridiculiserait le plus au cours de la réception ?

Lorsque je franchis le seuil, mon cœur se contracte. Ce retour à la maison est on ne peut plus à l’opposé de celui que j’avais imaginé. Max m’aurait théâtralement prise dans ses bras pour passer la porte ; j’aurais gloussé quand il aurait enfoui son nez dans mon cou, puis il m’aurait embrassée juste en dessous de l’oreille, faisant danser des papillons dans mon ventre. Au lieu de cela, je laisse tomber ma valise, qui heurte lourdement le parquet massif, le bruit sourd résonnant à travers la maison déserte et soulignant le vide en moi. J’inspire profondément, puis expire lentement, me rappelant ce que Julia m’a conseillé dans l’avion : « Chaque chose en son temps. » Je me retourne au bruit de ses pas derrière moi. Elle porte une valise dans chaque main et un fourre-tout sur chaque épaule, ce qui lui donne l’air d’un Sherpa. J’ai fondu en larmes à l’arrivée de mes bagages sur le tapis roulant, à l’aéroport de Los Angeles ; elle a alors insisté pour tout porter, me laissant uniquement la charge d’un petit bagage à main.

— Je ne suis pas allée très loin, lui dis-je en tendant le bras afin d’attraper le cabas en paille qui glisse sur son bras.

J’avais emporté ce cabas afin de le remplir de magazines et de livres que j’aurais feuilletés près de la piscine, sous la tonnelle privée que j’avais réservée pour notre lune de miel, sur l’île de Lanai.

— Tu es à l’intérieur. C’est déjà ça.

Les lèvres de Julia esquissent un léger sourire et elle dépose le reste de mes bagages à ses pieds. Je hoche la tête et mon regard se pose sur l’inscription de l’étiquette rose accrochée à l’une de mes valises : « Mariée ».
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