Je m'appelle Alison Porter et je suis née en 1958, à Bridport, dans le comté de Dorset. C'est là que mes parents ont grandi, de même que leurs parents avant eux. Mon père travaillait pour la banque locale, et ma mère reprisait et faisait des retouches pour une couturière du coin. Mon frère Michael est mon aîné de quatre ans. Enfants, nous étions presque amis. Presque, mais pas tout à fait.
Je crois que nous étions heureux. En tout cas, nous formions une famille comme les autres, alors nous devions forcément être heureux.
La peinture était sa priorité.
Il n'ignorait pas les nouvelles modes de l'art vidéo et de la performance. Il ne leur accordait simplement pas le moindre intérêt. Ce n'était pas de l'art tel qu'il le concevait. La peinture, en revanche... La peinture, elle, était noble et honnête. Elle relevait du "vrai génie".
Patrick est retourné à Londres à peine un mois après notre première rencontre à la bibliothèque. Trois longs et tristes mois se sont encore écoulés avant que je ne le rejoigne.
Le problème de notre mariage, c'est qu'il n'était fait de rien. Rien qui ne me disait ce que j'y faisais ni pourquoi j'en partirais.
Au bout de deux ans, j'ai compris que le mariage ne rendait ma vie ni meilleure ni pire. Je pense que chaque femme se souhaite le meilleur ou le pire. Idéalement, le meilleur, j'imagine. Pourtant, le pire est parfois si savoureux, si vivifiant qu'on l'accepte, simplement pour se sentir vivre.
- J'ai une idée : si tu crois en moi, je deviendrai peut-être vrai, propose le tigre.
- Et si tu crois en moi, peut-être que moi aussi ! répond Nora.
- Alors c'est d'accord ?
- C'est d'accord !
- Allez viens, dit le tigre. Je te raccompagne chez toi.
Et c'est ainsi que Nora et Jeff reviennent à cheval sur le dos du tigre en parlant de petits déjeuners, de trampolines et d'ours grognon.
- Mais... Les tigres ne vivent pas dans les jardins, dit Nora. Vous êtes réel ?
- Je ne sais pas, dit le tigre. Et toi ?
Nora réfléchit longtemps à la question.
- Je ne sais pas non plus. Comment en être sûr ?
- Je ne crois pas que l'on puisse... dit le tigre.
Patrick Kerr wanted a woman who did not exist. A woman without conflict or thought, who didn’t worry about paying bills or cooking meals. He wanted someone who didn’t worry about birth control, someone who never got the flu. He wanted a woman who would never need anything from him, yet also who could be utterly reliant on him. He wanted to mould someone in his own image, but for that image to also remain the perfect image of femininity. When he met me, he wanted me because I was young and ready to be devoted; later he wanted me because I knew all his rules, and I adhered to them absolutely. When, finally, he didn’t want me at all, it was because I had found my own corner of the world and refused to let it assimilate into his.
- Un TIGRE ? s'exclame Nora. C'est impossible ! Tu me prends pour un bébé !
- Pourtant, j'en ai vu un... Et des libellules grandes comme des oiseaux ! Et des plantes carnivores ! Et un ours blanc un peu grognon qui adore la pêche à la ligne... Mais c'était vraiment le tigre le plus beau. Allez voir, Jeff et toi, si tu ne me crois pas.