Ce que j'aime dans un bon auteur, ce n'est pas ce qu'il dit, mais ce qu'il murmure.
Logan Pearsall Smith, Réflexions tardives.
L'autre jour, accablé dans le métro, je cherchais un réconfort dans la pensée des joies réservées à notre vie humaine. Mais il n'y en avait aucune qui me parût digne du moindre intérêt. Valait-il donc la peine de rester jusqu'au bout de cet ascenseur, et de remonter sur un monde qui n'avait rien de moins usé à m'offrir ?
Mais soudain, je pensai à la Lecture, au fin et subtil bonheur de la lecture. C'était assez, cette joie que les ans ne peuvent émousser, ce vice raffiné et impuni, cet égoïste, sereine et durable ivresse.
"Il faut vraiment restaurer mon esprit", me dis-je, et je me remets, une fois de plus, à replâtrer cette bâtisse délabrée. J'ahane donc et m'acharne à cette vaine tâche d’Édification, malgré les vents qui arrachent les tuiles, les planchers qui crèvent, les toits qui s’effondrent, les oiseaux étranges qui dressent entre les poutres des nids échevelés, et des hiboux qui chuintent et ricanent dans les cheminées croulantes.
DANS LA CAGE
"Je sais ce que je dis", vociférai-je - tel un Perroquet dans la grande Cage du Monde - tout en sautillant avec ostentation de perchoir en perchoir avec des cris aigus : "Je sais ! Je sais !"
Il y a deux buts dans la vie : obtenir d'abord ce que l'on désire, ensuite en jouir. Les sages seuls atteignent le second.