Auteur de nouvelles, de poèmes et de pièces de théâtre, Loïc Braunstein s'intéresse avant tout à la question des voix en littérature. A travers ses récits, il recherche ce "d'où l'on parle" qui donne du poids à chaque trajectoire. Passionné par le genre de la nouvelle pour sa grande souplesse narrative, il y poursuit des investigations passionnantes autour de la parole, du souvenir et de leur plasticité littéraire.
Adrien, Boris et Cassandre sont et resteront toujours de petits citadins. Pour eux la nature est à la fois pleine de mystères et de choses dégoûtantes. On leur a appris que le vert est une chose nécessaire mais pas plus. Un peu comme une ration d'épinards.
Ma cousine, murée dans sa bouderie habituelle, consacrait toutes ses forces à faire la gueule. Je ne connaissais pas encore de l'intérieur ce renfrognement adolescent. C'était surtout tendre des perches aux ennuis, je trouvais. Mon oncle savait faire voler en sanglots cette bien fragile carapace. Surtout en public. Comme si ça amusait tout le monde de voir une grande gamine comme elle pleurer.
Un peu comme des cosmonautes sur une planète inconnue, les trois gosses avaient planté leur drapeau au milieu des débris. C'est comme ça que le terrain vague fut décrété Zone de raffut.
Il n'empêche. Cette branche contre laquelle il se crée un sursaut dans l'histoire de l'enfant qui tombe. Une attente pour le spectateur, voire un espoir pour certains.
C'est un de ces instants qui laisse envisager retournement de situation. Mais la chute se poursuit dans un ralenti démesuré et il n'y a plus de branches qui tiennent, au sens propre comme au sens figuré