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Critiques de Loig Le Bihan (4)
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Le pigeon de Mario Monicelli

J’ai beau être cinéphile depuis un bon paquet d’années, j’ai encore des lacunes et beaucoup de choses à découvrir. J’aime beaucoup le cinéma italien mais je connais finalement peu le registre de la comédie italienne. J’ai vu quelques films relevant de ce genre, une petite dizaine je pense, mais j’ai encore énormément à découvrir. « Le pigeon » fait partie des films que j’ai vus. J’avais adoré cette comédie néo-réaliste et lorsque j’ai vu qu’un livre lui étant consacré était proposé dans la masse critique non-fiction, je n’ai pas hésité une seconde. Cet ouvrage écrit par Loïg Le Bihan est très intéressant, très pertinent et très enrichissant.



Autant prévenir tout de suite, le livre a un ton et un propos universitaires, il n’est pas toujours évident à appréhender. J’ai dû relire plusieurs fois certains passages pour bien les comprendre. Et encore, certains passages sont restés assez obscurs finalement. J’ai donc mis pas mal de temps à lire ce livre. Mais les efforts demandés sont tout de même récompensés par la richesse de l’analyse du grand film de Monicelli.

L’auteur s’attache à examiner les différentes sources et inspirations du film et démontre que, bien qu’en partie influencé par le burlesque américain, il est un film très italien qui se démarque volontairement de la comédie américaine pour privilégier sa filiation avec la culture italienne. Ainsi Le Bihan, en s’intéressant tout particulièrement à la fameuse scène du cambriolage, montre comment Monicelli fait référence à la fois à l’esthétique de la Rome antique et à l’esthétique du grotesque de la Renaissance. Plus tard dans l’ouvrage, il montrera que le choix des lieux de tournage s’inscrit aussi dans cette démarche. Enfin, tout cela donnera lieu à une analyse fine et intéressante du propos social à travers les personnages.



Chaque idée et réflexion avancée par l’auteur est sourcée et argumentée. J’ai beaucoup apprécié cette mise en perspective de l’œuvre. Ce livre m’a donnée très envie de revoir le film pour le visionner avec ce nouvel éclairage. Je remercie vivement Babelio et les Presses Universitaires de Lyon pour m’avoir permis de lire cet ouvrage.



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Le pigeon de Mario Monicelli

Quand j'ai vu les propositions de Masse Critique, grazie, je me suis précipité, cinéphile particulièrement italianophile, sur Le Pigeon de Mario Monicelli. Ce film est un joyau de la comédie italienne des belles années (1959). Cette chronique sera différente de toutes les autres. En effet l'étude de Loig Le Bihan est sérieuse mais ô combien précise, technique, professionnelle. Et pour tout dire absconse. Et ne s'adresse qu'à quelques personnes suffisamment compétentes en théories du septième art. Or, si je suis un grand amateur du cinéma italien, je suis en deça de ce cénacle. J'ai beau avoir vu beaucoup de films néoréalistes ou de comédies italiennes, j'ai beau avoir une grande affection pour les Monicelli, Comencini, Germi, Scola et autres Risi à qui je dois tant de bons moments, je me sens incapable de donner un avis autre qu'indicatif sur cet essai très savant.



Quelques ligne seront, je crois, assez explicites. Enfin explicites, c'est une façon de parler. Attention, ça va commencer. J'ai respecté parenthèses et guillemets.



De nombreux films de fiction "problématisent"leur intention ("sémantique" au sens de Levinson) lorsqu'ils endossent une dimension discursive, voire allégorique, plus ou moins manifeste ou lorsqu'ils adoptent une forme, si ce n'est radicalement ouverte (Eco), du moins suffisamment" indéterminée" (Iser) pour inciter à un questionnement en ces termes. Ils structurent une intentionnalité qui, même à l'oeuvre, témoigne de diverses stratégies sémiotiques.



Ou Or la frustration que cette longue scène atténuée peut induire renforcera un sentiment dilatoire, voire digressif. On sait que la digression s'identifie à partir des éléments caractéristiques que sont le rapport d'extériorité et de superfluité de son contenu vis-à-vis du sujet e l'oeuvre et, du point de vue formel, des marques qui en signalent les seuils.



Qu'allais-jedonc faire dans cette galère? Bon, admettons que quelques passages de cet essai sont tout de même lisibles. L'analyse de la géoscénie romaine, les héritages que la comédie italienne a tirés des peintures "grotesques" de la Renaissance, et ceux de la comedia dell'arte, les stéréotypes régionaux de la picaresque distribution du film, tout cela est accessible. Mais l'essai pour happy few, plus few que happy à mon sens, présente un avantage formidable. Il donne envie de revoir Le pigeon de Mario Monicelli. Ce que je vais faire ce soir.
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Le pigeon de Mario Monicelli

Faire rire est bien plus difficile que faire pleurer, tout le monde l'admet désormais. Désirant découvrir les secrets du cinéma comique, je me suis plongée dans cet ouvrage qui décortique jusqu'à l'os le film "Le Pigeon" (I Soliti ignoti), chef-d'œuvre impérissable de Mario Monicelli.

L'auteur du livre, Loig Le Bihan, est un spécialiste et professeur en études cinématographiques, son analyse est publiée par des éditions universitaires. L'éditeur annonce l'objet de la collection : "un laboratoire théorique des films et des idées..."



Dans un premier temps, la lecture s'avère ardue malgré les nombreuses explications des concepts et les multiples notes de bas de page, il faut s'accrocher. L'ouvrage étant très riche, j'ai mis la focale sur la dimension presque "policière" adoptée par Loig Le Bihan qui confronte : paroles, documents, montage final et réception critique déduisant ainsi des hypothèses et des explications sur cette production aux multiples facettes. Il nous invite à dépasser l'évidence et à voir autrement cette soi-disant farce en plongeant dans les arcanes de sa genèse et même aux tréfonds des cultures séculaires qui sont à l'œuvre.



Pour tout admirateur du cinéma italien, le postulat de départ est très séduisant : "Le Pigeon" est une réussite comique certes mais surtout une création énigmatique dont on n'est pas sûr d'avoir dévoilé tout le mystère à la fin du livre. Cette intuition est exprimée dès le lancement du film en 1958 par un critique de cinéma : "I Soliti ignoti" n'a pas de prétention à l'art, il veut seulement être un film commercial décent, et, à partir de telles intentions honnêtes, il devient beaucoup plus que ce qu'il prétend." Et l'universitaire ajoute : "L'énigme de ce "beaucoup plus" m'a longtemps interpellé." (p.151).



On peut donc envisager le travail de Loig Le Bihan comme une quête où il passe au tamis les différents aspects de l'inventivité contemporaine de cet opus : Néoréalisme ; géographie de Rome ; Rome antique ; archétypes de la commedia dell'arte ; langues dialectales... Ainsi sont rapprochés parmi d'autres : l'apport d'une nouvelle d'Italo Calvino ; le symbole d'un plat du pauvre comme les pâtes aux pois chiche et... la "Domus Aurea", maison dorée de l'empereur Néron !



Le chapitre "Figure Grottesche" (p.121) est particulièrement captivant. L'auteur approfondit toutes les dimensions humaines de l'entreprise : la volonté de traiter du sous-prolétariat ; l'invention des personnages, l'implication du casting en "or massif" : Claudia Cardinale, Vittorio Gassman (imposé par Monicelli) ; Marcello Mastroianni, Renato Salvatori et Toto ! Par exemple, l'analyse de la conception et de l'évolution d'un des comparses : Capannelle (joué par Carlo Pisacane), rend toute son humanité à ces "bras cassés" ("Soliti ignoti") qui sont tout sauf des fantoches. N'est-ce pas le facteur humain qui est la clef de la réussite de la "comédie à l'italienne" ?



La proposition n'est pas faite par l'auteur mais je pense que ce livre doit se lire en regardant le film. Passer de l'un à l'autre enrichit l'expérience et double le plaisir.

Je remercie vivement Babelio et les Presses Universitaires de Lyon pour m'avoir permis de lire cet ouvrage.



De cette traversée que je recommande (en se munissant d'un matériel approprié : crayon, surligneur, voire dictionnaire) je ressors enrichie par cet effort intellectuel et pour paraphraser Hugh Grant (l'homme qui tombe à pic - s'interroger sur le double sens que pourrait revêtir cette expression), ce voyage fût : "surreal but nice."







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Shining au miroir : Surinterprétations

Après le petit livre de Roger Luckhurst paru en 2016 aux éditions Akiléos, saluons les éditions Rouge profond ainsi que son auteur, pour cette audacieuse publication, qui offre au lecteur francophone l'étude la plus complète existant à ce jour sur le "Shining" de Kubrick.



La plus complète puisqu'elle compare les deux montages existants (les pistes interprétatives n'aboutissent pas aux mêmes conclusions selon que l'on regarde le montage US ou le montage européen).

Pour la première fois, un auteur français s'attarde un peu sur la (très médiocre) adaptation qu'en a faite Mick Garris en 1997 sous forme de téléfilm.

Toutes les analyses parues ces 30 dernières années tant en France que dans les pays anglo-saxons sont exposées, passées au peigne fin, revues, des plus sérieuses aux plus farfelues (notamment celles que le public français a pu découvrir dans le documentaire "Room 237").

Les archives Stanley Kubrick relatives à la préparation et au tournage de "Shining" sont mises à contribution pour étayer (ou déconstruire) certaines infos fallacieuses qui ont pu circuler ici ou là.

Le roman d'origine n'est évidemment pas oublié en cours de route et les bibliographie, sitographie sont impressionnantes.



Le lecteur doit être averti : il s'agit d'une étude universitaire très touffue (400 pages), avec ce que cela suppose de jargon dans les domaines linguistique et sémiotique, notamment.

La lecture est parfois ardue, mais le vrai passionné de "Shining" en particulier, et du cinéma de Kubrick en général (des croisements thématiques sont effectués avec d'autres films de Kubrick, notamment avec "2001") trouvera son bonheur dans cette passionnante exégèse d'une oeuvre qui continue de distiller un méphitique effet hypnotique sur ses spectateurs.



Une magnifique somme critique agrémentée de belles petites illustrations qui viennent appuyer et aérer le propos.
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