Sonnet à Genevra
Tendresse bleue de tes yeux, cheveux au beau choir,
Lustre pâle de tes traits en la rêverie
- Où de la peine, et si sereinement pétrie,
La douceur paraît charmée par son désespoir -
Ont posé sur moi une tristesse si claire,
Que - Mais à ton cœur bienheureux, je sais le don
De parfaites pensées coulant de purs filons -
Je te croirais condamnée aux soins de la terre.
Par ses blondes couleurs, avec une telle apparence,
Lorsque de sa beauté vivante, de l’Art née,
- Hormis que rien ne s’expose à sa repentance -
La Madeleine de Guido vit la journée :
Telle sembles-tu, - mais ô combien plus immense !
Remords ne peut clamer - ni vertu dédaigner.
17 décembre 1813