Le monde illustré
Les hommes ont cette saison
Des pieds de peur des yeux de pierre
Et les songes sous leurs paupières
Semblent des fauves en prison
La poussière du paysage
Est faite de fer et de feu
Le jour a l'air d'un vaste jeu
Qui survit aux anciens ravages
Dans la forêt désenchantée
Les loups vont à pas de velours
C'est la peste de tous les jours
Au soleil de ta cruauté
Nous tenons entre gloire et honte
Entre espérance et reniement
La balance des châtiments
Au livre maudit des décomptes
Nous sommes au gué décevant
Qui va des vivants chez les morts
La passerelle du remords
Qui va des morts chez les vivants
Entre le cœur et la chemise
Il n'est de place qu'au couteau
Est-il trop tard est-il trop tôt
Tout a le parfum des traîtrises
Le vent secret des tyrannies
A fait tourner d'étranges têtes
De qui ces gens sont-ils en quête
Dont la parole désunit