Dans notre rue, nos femmes ne désemplissaient leur matrice que pour la remplir à nouveau. A peine le temps de déposer une boule de chair molle, qu'un autre foetus était en train. C'était un défilé continuel de ventres engrossés, dans cette rue unique, tracée d'un point à l'autre du ghetto. Des ventres et des ventres. En germe. Remplis. Massifs. Des ventres et des ventres. Portant la vie sans s'en préoccuper.