[…]Il faut reconnaître qu’au point de vue de l’art pur il y avait dans la composition de ces scènes, et même dans la couleur amère dont elles étaient revêtues, un charme infini et difficile à décrire, quelque chose des douceurs de la solitude, de la sacristie, de l’église et du cloître ; une mysticité inconsciente et enfantine.
Beaudelaire à propos de l’œuvre de Janmot cité dans la préface de Patrice Béghain
L'art est donc, pour nous raconter les grandeurs des siècles passés aussi bien que leurs abaissements, le seul témoin non suspect, et celui qui a le moins besoin d'interprète. Nous voyons de nos yeux ce qu'était leur idéal humain et religieux; nous conjecturons ce qu'ils ont été par ce qu'ils montrent qu'ils ont voulu être.
Ici une définition du beau serait à sa place si le beau pouvait se définir. Mais si le beau se montre, il ne se démontre pas. Au lieu de renouveler des tentatives où de si grands esprits ont échoué, peut-être est-il plus sage et plus sûr, pour atteindre le même but, de dégager la notion du beau de certaines limites factices, qui cachent, isolent, rétrécissent et compromettent son domaine. Dire que le sien commence où celui de l'utile finit, est faux. Le beau n'est pas inutile, et l'utile n'est pas nécessairement la négation du beau ni l'affirmation du laid.
Qu'est-ce que l'art ? C'est une manifestation du beau. Qu'elle se fasse par la parole parlée ou écrite, par les sons, les formes et les couleurs, le but est toujours le même, manifester le beau, montrer quelque chose de l'ordre éternel, de l'absolu.