C'est une courte pochade qui se moque de la "Fête des sports d'hiver aux Eaux-Bonnes" et de son public nombreux. Louis Le Bondidier, président d'honneur-fondateur de la fédération pyrénéenne de ski a pourtant sans doute participé à l'organisation de l'événement, à moins qu'il ne s'agisse d'une rivalité entre Hautes Pyrénées et Pyrénées Atlantiques.
Le parti pris est de décrire les snobs et les badauds qui viennent une fois par an sortir la petite station thermale et le village de Gourette de son sommeil hivernal* sans presque parler de ski ni de montagne. Est-ce la revanche des passionnés de montagne sur une foule qu'ils méprisent un peu? Comme le ton est drôle plus que méchant, et le récit rempli d'observations croustillantes je me suis amusé et instruit.
Le premier chapitre garde pour moi des mystères : il relate une conversation en occitan entre deux paysans des Eaux-Bonnes, l'un explique à l'autre ce qu'est le ski mais l'essentiel m'a échappé. Le Bondidier, né en Lorraine, ne parlait sans doute pas très bien "le patois", c'est donc probablement une plaisanterie pour happy few.
*Ce sujet est aussi traité dans : http://www.babelio.com/livres/Lamanetre-Georges-Ledormeur-le-roman-dune-vie/784256
Signé : un babélien tenace (critique saisie deux fois et effacée de même avant enregistrement, la troisième tentative est la bonne)
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On parle beaucoup des découvreurs de trésors, moins des patients explorateurs toujours bredouilles. En fouillant dans des bibliothèques, poussiéreuses ou bien rangées, j'aime bien chercher le canard boiteux (une citation évangélique doit résonner en moi : "la pierre rejetée des bâtisseurs est devenue pierre d'angle"), la pierre brute qui n'attend que le polissoir d'une lecture curieuse.
Echec, ce livre peu attirant ne sera pas une pépite.
Pourtant : n'est-ce pas un plaisir rare que de couper les pages? Ce geste désuet ne manque pas de charme, qui oblige à des pauses et entretient le suspense (sans parler du plaisir d'être le premier à passer par là, dans ce cas-ci le premier assez patient, faible mérite mais qui m'amuse).
Et bien plus : si cette brochure n'est au fond qu'un argumentaire à classer dans un dossier administratif, si le sujet est anecdotique (au fond : une entente entre communes pour s'assurer des bénéfices, sans se soucier des conséquences), la question posée est fondamentale : que doit payer l'impôt et que doit payer l'usager?
Heureux temps (1935) où une décision venait de rendre illégale
toute taxe de stationnement? Des questions de ce genre continuent de nourrir les conversations pyrénéennes, et je ne vous parle pas des radars automatiques.
Si je ne peux conseiller cette lecture (ou alors comme un défi pour bibliophile déviant : commencez par trouver l'ouvrage), vous voyez que j'en ai tiré profit. Et puis Le Bondidier a un style fluide, bien de son temps, et j'aime bien les proverbes cités en latin.
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