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Critiques de Louis Martinez (2)
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Histoire d'avant

La Première Guerre mondiale vient de se terminer, laissant derrière elle son lot de morts, de rancune, d’incompréhension. Surtout, elle installe une grande pauvreté et elle a emporté la plupart des forces vives de chaque pays belligérant. C’est dans cette atmosphère que débarque le Padre Giovanni, prêtre italien, dans le village des Hautes-Alpes. Cependant, prendre une cure dans un pays dont on ne parle que difficilement la langue est une gageure. Comment sera-t-il accueilli? Comment faire pour la messe? A quoi ressemble son église? Y arrivera-t-il? Surtout que le Padre Giovanni n’a pas la foi. Il la cherche encore, sans vraiment y mettre du cœur. Peut-être la trouvera t-il… un jour.



Dans cette Provence de l’après-guerre, la vie est dure. Très dure. A l’image des hommes et des femmes du terroir. Padre Giovanni, avec humilité et surprise, se rend compte de la générosité de ses paroissiens envers lui. Eux ont la foi que lui n’a jamais eu. Il les connaît tous si bien. Avec leurs forces et leurs faiblesses. D’ailleurs, qui est-il pour leur dicter une conduite? Dans des mots forts, rudes, empreints d’une grande pudeur, l’auteur nous emporte dans la vie rurale d’après-guerre (14-18). Il nous fait entrer dans la vie de certaines familles. Dans leur intimité. Avec Padre Giovanni, nous découvrons la vie peu ordinaire de Camille, une des enfants du catéchisme. Doit-il parler? A qui?



La Première Guerre mondiale s’est terminée, rendant aux foyers des cohortes d’éclopés, de fous, de morts-vivants. En Provence comme ailleurs en France la vie reprend difficilement. Padre Giovanni aime profondément ses paroissiens dont la foi a le mérite d’exister, contrairement à lui. Il s’inquiète beaucoup pour eux. Surtout pour Camille, une petite catéchumène. Comment faire? faut-il parler aux parents, sachant que le père n’est ouvert à aucune discussion? Ces hommes et ces femmes réapprennent à vivre, malgré les horreurs de la guerre. Leur vie est une lutte de tous les instants. De tous les jours. Padre Giovanni les accepte comme ils sont. Il devient comme eux. Il parle peu. Peut-être un peu trop mutique. Que deviendra-t-il?
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Une petite fille

Dans les années cinquante, dans le Gers, une jeune paysanne nous raconte son enfance. Une enfance presque solitaire. Entourée d’adultes qui étaient quasi mutiques. 1952, une année où beaucoup de choses arrivent: l’électricité, l’eau chaude. La modernité s’invite dans une ferme gersoise. Un miracle aux yeux d’une petite fille renfermée et détentrice de nombreux secrets dont l’un l’oblige à recalculer son âge. Pourquoi? Que s’est-il passé dans sa jeune vie? Pourquoi a t-elle peur de tout? Elle parait un peu simplette. Mais elle est loin de l’être. Ses questions font toujours mouche et ne reçoivent que des réponses évasives de la part des adultes. Elle a été heureuse et ne l’est plus. Pourquoi?



C’est le récit d’une enfant de douze ans. Oups, de douze moins trois ans, donc de neuf ans. Un récit clair, énigmatique, troublant. Le lecteur a l’impression qu’elle voudrait dire quelque chose, mais elle préfère parler de son quotidien loin de « la France ». « Non, on ne comprenait pas le français. Ici, on est dans le Gers, pas en France » disait-elle. J’ai souri, en lisant cette phrase car une bretonne assez âgée m’avait dit la même chose, il y des années. Sa Bretagne ne se trouvait pas du tout en France. Pour cette petite fille, il y avait tant de naïveté et de vérité. Nous découvrons la vie, le système scolaire des années après guerre. Nous découvrons la vie familiale dans une ferme. Peu à peu le récit nous questionne. Il met notre cerveau en ébullition. Nous mettons les pieds dans le plat. Hum, je veux dire dans l’insanité. Notre doute laisse la place à une confirmation. Et la petite fille sans nom entre dans notre vie, définitivement.



Ce récit ressemble à un appel au secours tout en pudeur. Les mots sont clairs, innocents, puis, petit à petit, les mots nous emportent dans un monde que nous aurions préféré ne pas découvrir. Même si, dès le début, nous nous doutions que le monde de cette petite fille a été bouleversé. A jamais. Au fur et à mesure des mots, nous avons envie de serrer dans nos bras cette jeune âme innocente avec des soucis qui ne sont pas ceux d’un enfant de son âge. Que doit-elle faire? A qui parler? Que fera t-elle si elle allait en prison, avec ses parents? Et si elle parlait à Dieu ou à Jésus? L’aideront-ils? C’est le cri d’une enfant qui reste innocente malgré tout ce qui lui arrive. Et si elle parlait à son amie Hélène? Ainsi que le dit le proverbe antillais « le malheur ne prévient jamais« . Quoique, pour cette petite, le lecteur se doutait bien que le malheur arrivait à grand pas.
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