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4.1/5 (sur 5 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1844
Mort(e) : 1871
Biographie :

Louis de Carné (1844-1870/71), fils de l'homme politique et académicien Louis-Marie de Carné, comte de Carné Marcein (1804-1876), est un explorateur français.
Louis de Carné participa en tant qu'attaché au Ministère des Affaires étrangères à l'Expédition française du Mékong de 1866 à 1868 sous le commandement d'Ernest Doudart de Lagrée, expédition dont il était le benjamin et le seul civil. Gravement malade à son retour, il ne put achever la rédaction de ses notes de voyage. Après sa mort, c'est son père qui se chargea de la préface et de la publication du livre en 1872. Cet ouvrage fut aussitôt traduit et édité en anglais.

Source : fr.wikipedia.org
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
De nombreux sentiers se croisaient dans les montagnes, et celui que nous suivions, quoi qu'il fût la route ordinaire de Muong Long, était envahi par les herbes, à peine tracé d'ailleurs et point entrenu. Si nous apercevions au contraire un chemin large et soigné comme une allée de parc, nous étions assurés qu'il conduisait à un village de sauvages. Ces bourgades, bâties et comme suspendues sur les pentes, sont habitées par une population laborieuse qui vit de riz de forêt, amène chez elle les eaux nécessaires à l'irrigation par de longs canaux de bambou, ne se mêle point aux civilisés de la plaine, dont elle ne parle pas la langue, enfin qui se suffit à elle-même, se retranche dans son orgueil et se fixe sur les hauteurs.
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Le roi de Muong You a la peau blanche, une figure intelligente, ouverte, avenante; il ne se lassait pas de nous interroger, et chacune de nos paroles semblait ouvrir devant lui un monde nouveau plein de fantastiques perspectives. J'ai compris moi-même, en le voyant, ce que pouvait être un prince oriental, et les séduisante figures qui flottaient dans ma mémoire comme des créations imaginaires ont pris corps à mes yeux. Malheureusement, le vrai luxe côtoyait le faux dans ce palais, et j'ai vu avec regret des bouteilles vides de pale ale décorer les colonnes de la salle d'audience. Ce vulgaire produit de l'industrie européenne provoque chez le roi du Muong You le même engouement qu'excitent chez nos déseouvrés les craquelés chinois.
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En théorie, l’organisation politique et sociale de l’empire est, sous plus d’un rapport, un modèle d’organisation démocratique. La noblesse héréditaire et perpétuelle n’existe qu’en faveur des membres de la famille impériale et des descendans de Confucius. A l’inverse de ce qui se passe en Occident, l’éclat qu’un homme parvient à jeter sur son nom ne rejaillit que sur ses ancêtres, en sorte que le fils d’un Chinois illustre n’est pas porté, comme il est arrivé trop souvent chez nous, à se reposer sur les lauriers de son père. Les emplois sont accessibles à tous; il n’y a qu’une seule voie légale ouverte pour arriver aux honneurs, celle des examens constatant la valeur personnelle des candidats. Si cette idée n’était pas une conséquence nécessaire de la notion même de la justice, notion que les peuples, comme les individus, trouvent au fond de leur conscience, on pourrait croire que nous l’avons empruntée à la Chine, où le système du gouvernement par les capacités est en vigueur depuis des siècles; mais cette égalité parfaite, y manquant de son correctif essentiel, la liberté, peut être considérée aujourd’hui comme un fléau plutôt que comme un bienfait. Le fonctionnarisme, cette plaie de certaines démocraties européennes, s’est développé en Chine outre mesure, et les mandarins de toute classe constituent un véritable corps de privilégiés qui, en admettant que l’aptitude intellectuelle ne leur fasse jamais défaut, sont généralement dépourvus d’une autre qualité non moins nécessaire, la moralité. Celle-ci, fleur délicate que l’on chercherait vainement en Orient, ne s’épanouit qu’au soleil de la publicité. Le grand jour et le grand air, voilà ce qu’il lui faut partout pour croître, et si nous l’avons vue, même en pays chrétien, prête à s’éteindre avec la liberté politique, nous aurions le droit d’être surpris de la voir prospérer en Chine. Les rares gazettes imprimées dans l’empire sont écrites pour tromper l’opinion, non pour l’éclairer, et ce n’est pas dans les creuses spéculations de leur philosophie athée que les Chinois peuvent trouver un frein à leur passion dominante, l’amour du gain. Aujourd’hui d’ailleurs le gouvernement aux abois ne se gêne guère pour mettre les emplois à l’encan, au lieu de les laisser au concours; il vend fort cher les globules, et l’unique préoccupation du fonctionnaire qui les achète, c’est de tirer parti de sa place pour rentrer dans ses fonds. J’ai vu un fière meurtrier de son frère demeurer impuni parce qu’à force d’argent il avait fait taire l’accusation ou acheté le juge. Le père Fenouil nous contait en riant qu’inquiété par des voisins processifs, il lui était arrivé de couper court à leurs vexations en les menaçant de charger sa mule d’argent et d’aller voir le mandarin.
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Les résultats principaux qu’on attendait de l’exploration du Mékong se résumaient en quelques mots : il s’agissait d’abord de rectifier les cartes anciennes et d’apprécier la navigabilité du fleuve, par lequel on entretenait l’espoir de relier la Cochinchine française aux provinces occidentales de la Chine. Les rapides dont on connaissait l’existence étaient-ils un obstacle absolu, devait-on regarder les îles de Khon comme une infranchissable barrière? Qu’y avait-il de vrai dans l’opinion de certains géographes qui, avec Vincendon Dumoulin, croyaient à une communication entre le Meïnam et le Mékong? Recueillir des renseignemens sur les sources de ce dernier, s’il était impossible de remonter jusqu’à elles, résoudre les divers problèmes géographiques qui devaient naturellement se présenter, telle était la première partie du programme que la commission avait à remplir. On nous demandait en outre de rapporter des données générales qui pussent jeter quelque lumière sur l’histoire, la philologie, l’ethnographie, la religion des peuples riverains du grand fleuve appelé à rester autant que possible le fil conducteur de notre expédition. Nous avions pour instructions de chercher un passage de l’Indo-Chine en Chine, entreprise dans laquelle les Anglais ont toujours échoué jusqu’à présent. Il était essentiel d’ailleurs, depuis l’établissement de la France en Cochinchine, de bien connaître nos voisins du Laos, les ressources de leur pays et la nature de leurs rapports avec les puissances de l’Indo-Chine, dont on les savait vaguement tributaires. Aucune limite de temps ne nous était fixée, on ne nous désignait aucune voie de retour.
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Ce palais est un vaste édifice couvrant une immense étendue de terrain à l’extrémité de la ville; il est composé de deux corps de logis principaux, flanqués de longs bâtimens rectangulaires dans lesquels il eût été possible de caserner un régiment. Il nous fallut consacrer quelque temps à une véritable étude topographique pour nous y reconnaître au milieu d’un dédale de cours, de salles, de corridors délabrés à faire peine; nous ne distinguions plus qu’aux bancs brisés et aux tables renversées les lieux où les candidats se livraient jadis à ces compositions littéraires qui servaient de base à l’organisation politique de l’empire. Les diplômes sont bien encore le prix du concours, mais les emplois deviennent le plus souvent la récompense de l’intrigue. Jamais en aucun pays la vénalité des offices et des officiers n’a été poussée si loin. Dans le Yunan en particulier, les pacifiques travaux, les luttes à armes courtoises, d’où rhéteurs, poètes et moralistes sortaient administrateurs et fonctionnaires publics, sont complètement abandonnés. Ce n’est plus à coups d’argumens qu’on se bat. Depuis notre entrée dans cette malheureuse province, nous avons, on l’a vu, suivi les traces de la rébellion, et constaté les funestes conséquences qu’elle a entraînées même dans les départemens restés de nom fidèles à l’empereur; mais il fallait venir à Yunan-sen pour bien apprécier toute l’étendue du mal.
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Il en est au Laos comme dans certains lieux reculés de l'Europe, où les voyageurs trouvent encore le repos dans le cloître et où le couvent tient lieu d'hôtellerie. Sans vouloir en rien rapprocher par une comparaison déplacée la religion qui constitué notre grandeur morale de celle qui a produit l'abaissement des races asiatiques, n'est-il pas permis de signaler dans cette hospitalité monacale, pratiquée cinq cents ans avant l'ère chrétienne, l'un des premiers effets de cette loi de charité que le bouddhisme enseigna sans lui donne de sanction, loi très imparfaite sans doute, mais qui ouvrit aux voyageurs les temples de l'Indo-Chine, comme elle était appelée à leur ouvrir un jour les cellules du Saint-Bernard?
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