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3.89/5 (sur 9 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Marseille , le 2/01/1913
Mort(e) à : Montreuil , 2001
Biographie :

Né le 2 janvier 1913 à Marseille et décédé en 2001, Luc Decaunes est un poète et écrivain français.

Luc Decaunes, qui fut instituteur à Paris, sut aussi être homme de radio, journaliste, organisateur de festivals, tout en s'intéressant vivement à la musique et à la chanson. Mais il est avant tout connu pour son œuvre littéraire, comme étant l'auteur de nombreux recueils de poésie, de romans et de plusieurs anthologies.

Il fréquenta les surréalistes, notamment Louis Aragon, Tristan Tzara, et Paul Éluard dont il devint le gendre en épousant sa fille Cécile. Il fut aussi, en 1936, le fondadeur de la revue Soutes qui souhaitait unir dans un seul langage pulsions oniriques, érotiques et révolutionnaires.

Dès son premier recueil paru en 1938, Decaunes apparaîtra comme un "voleur de feu", mais sa poésie, tout au long de l'œuvre, restera celle de la vie et du vécu.
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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Luc Decaunes
Dans une campagne solitaire
Où l'octobre rouge et froid est descendu
Je passe d'étranges journées
A guetter le dernier soleil
Je me tiens près de la fenêtre
J'écoute le vent marcher dans le jardin (...)

C'est un mois de mélancolie
Traversé de fièvres douces
Un bel octobre solitaire
Qui rougit la campagne d'un secret désir
Comme le visage d'une jeune fille.

(" Seguret")
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Luc Decaunes
A ma mère

La lumière vient de s'éteindre
C'est maintenant que je pense à toi
Tu fais partie d'un monde souterrain
Secrète comme une racine
Tu tiens à moi par un laiteux mystère
Et ton amour est dans ma vie entière
Comme le feu dans la chaleur
Tu écoutes tu songes tu trembles
Tu noues le vide et le silence
Avec le fil des souvenirs
Je n'ai jamais besoin de te chercher
Je creuse un peu la terre je creuse l'ombre
Tu es là tranquille lumière (...)
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Luc Decaunes
Je me suis étendu près de toi cette nuit,
Mais tu n’en as rien su tant j’ai fait peu de bruit.
Ton souffle caressait ma bouche impatiente
Et ton coeur était nu sous ta chair innocente.
Le sang, comme un oiseau dans son arbre blotti,
Chuchotait dans ton rêve et battait à demi.
Le silence n’était qu’une vaste prière;
Mon amour s’écoulait comme une eau sans lumière,
Et l’ombre, en dérobant l’aspect des traits chéris,
Rendait au souvenir plus qu’elle n’avait pris.
Plus subtil et plus doux que neige sur la neige,
Mon corps qui près du tien se précise et s’allège,
Dans l’eau de ton sommeil, nageur triste et discret,
Cherchait à deviner cet ondoiement secret
De ton corps sans liens qui tremble et se replie
Dans un geste d’amour et de mélancolie.

J’aurais voulu, mêlant mon souffle à tes soupirs,
Donner à ton repos la forme d’un désir,
Ou, tel un feu léger me glissant dans tes veines,
Devenir à la fois ton plaisir et ta peine;
J’aurais voulu forcer les portes de ta nuit,
M’établir dans son rêve…

Et, veilleur ébloui,
Penché sur ta beauté comme sur une eau vive,
J’épelais le seul mot dont mon espoir s’avive.

Mais rien ne réveilla ta vague profondeur,
Et le ciel qui tournait sur nous avec lenteur,
En blanchissant au seuil de la neuve journée,
Me fit évanouir ainsi qu’une fumée.
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Luc Decaunes
La faim la soif

.

La faim la soif mes couleurs préférées

Ce sont des couleurs bien réelles

Qui ne trahissent pas

Qui les aime

.

Je t’enferme quand il me plaît

Dans un buisson de musique

Toi qui n’aimes pas la musique

Je te dresse à la tribune du plaisir

Comme une danseuse facile

Toi qui te donnes en tremblant

Je te couronne avec du blé et de l’argile

Je te consacre un orage de vignes

Toi qui te plais dans les faux univers

.

Je te fais pâture des feux et des cris

Je te nomme folle de ton corps

Toi qui refusais jusqu’au nom d’amante

Et qui commenças par un seul baiser

.

Je t’apporte les mots les plus étranges du monde

Et la saveur mortelle du départ

O grande fleur précieuse

O prisonnière des miroirs

.

Le soleil joue dans les mains de l’audace

Le jour est un beau pain de glace

La faim la soif sont tes nouveaux amis.
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Robert de La Vaissière (1880-1937) - Fille

Le premier soir que j'osai lui adresser la parole, j'étais déjà un peu gris, et, parce qu'elle me répondait avec douceur, j'éprouvai une joie unique, une joie ! comme si tout le regret de ma vie était effacé. Nous restâmes longtemps, assis sur les tabourets, dans ce coin de bar où ne nous dérangeait pas la présence des autres. Je ne saurais dire de quoi nous parlions, mais je me rappelle que j'avais frôlé sa main, que sa jupe s'ouvrait, à gauche, sur sa jambe nue dans un bas à jour, qu'elle avait glissé dans son corsage un sachet dont ses amants respiraient l'odeur sur sa poitrine. Ainsi, elle était plus loin de moi qu'une impératrice, et, avant qu'elle recommençât son va-et-vient dans la rue, je goûtais, le prolongeant avec fièvre, la faveur inestimable de cet inutile entretien.

1063 - [p. 164-165]
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PARLER SE FAIT RARE


Je perds le secret de mon propre langage,
Je me fais vieux, je me fais peu
J'ai fort à faire avec mes habitudes
Chiens qui m'enseignent à mourir
Je ne sais plus ce que parler veut dire
Et les mots trahis
Les mots épuisés
Font la nuit sur moi
Comme sur la vie

Je perds le secret et le goût du langage
Je m'ennuie avec moi
Danger de mort
Mon enthousiasme, mes lumières font long feu
Je ne sais plus qui regarder
Non je ne sais plus où me mettre

Les conséquences des désirs
Vieux malheurs, vieilles idées
Détritus des jours sans plaisir
Que me reste-t-il pour survivre
Pas même le désir l'envie
De tout de rien du moindre passe-temps
Passe passe le temps
Je n'ai pas de marraine
Passe passe le temps
Mon cœur à la semaine
Un souvenir d'amour ne fait pas le printemps

Les mots se dénouent parler se fait rare
Comme un oiseau dans un bois nu
Je suis seul et bête mon miroir m'est fidèle
Je voudrais qu'on me parle d'elle
Et d'elle et d'elle et d'elle
Bons soldats bonne sentinelle
Divorce de la liberté dernier coup d'aile

O mes amis tous mes amis inconnus.
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L'autorisation d'organiser, à l'occasion des funérailles, un cortège à travers Paris, est refusé aux dirigeants des syndicats et du parti communiste. C'est donc en voiture automobile, "à la sauvette", pourrait-on dire, que le corps de Paul Eluard sera transporté, le 22 novembre, de la chapelle ardente dressée dans le hall du journal "Ce Soir", au cimetière du Père-Lachaise ou doit avoir lieu l'inhumation.[...]
Le cortège s'ébranle, gagne les hauteurs du cimetière, s'arrête près du Mur de Fédérés. C'est là, au milieu des fusillés de la Commune, des martyrs de la Résistance et de la Déportation, au milieu de ses frères en liberté, que Paul Eluard va reposer.
Non loin de là, dans le même cimetière, est une tombe qu'en ce jour de funérailles solennelles, nul ne songe à visiter. C'est une tombe modeste, déjà un peu touchée par le temps, avec un seul bouquet de fleurs. Sur la pierre, un nom : Nusch Eluard. 1906-1946. Là-bas, devant la fosse ouverte, le défilé du peuple continue. Il y a des monceaux de fleurs.

Et le rêveur qui tient à l'écart se prend à imaginer pour ce poète mort, loin des discours et des symboles, une tombe perdue dans l'herbe, une dalle toute simple, sur laquelle on aurait écrit :

Ci-gît celui qui vécut sans douter
Que l'aube est bonne à tous les âges
Quand il mourut il pensa naître
Car le soleil recommençait.
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Et l'on ne pourra effacer de ses œuvres complètes la page magnifique qu'il écrivit en 1851 pour la préface aux Chants et Chansons de Pierre Dupont : "C'est une grande destinée que celle de la poésie ! Joyeuse ou lamentable, elle porte toujours en soi le divin caractère utopique. Elle contredit sans cesse le fait, à peine de ne plus être. Dans le cachot, elle se fait révolte ; à la fenêtre de l'hôpital, elle est ardente espérance de guérison ; dans la mansarde déchirée et malpropre, elle se pare, comme une fée, de luxe et d'élégance ; non seulement elle constate mais elle répare. Partout elle se fait négation de l'iniquité."
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A son propriétaire qui se plaint du bruit qu'il fait la nuit, il répond : "Je ne sais pas ce que vous voulez dire. Je fends du bois dans mon salon, je traîne ma maîtresse par les cheveux, cela se passe chez tout le monde ".
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Comme le beau, le mal se fait d'abord contre ce qui existe. L'un et l'autre sont des armes de libération ; ils expriment la protestation de l'esprit contre l'asservissement aux principes et aux circonstances. Le choix du mal fonde, chez Baudelaire, cette morale du refus qui éclaire toute son œuvre.
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