Sans que je m’en rende bien compte – il faut dire qu’à dessiner toute la journée, on ne se voit pas vieillir –, le temps a filé. À maintenant trente-neuf ans, je me contente de regarder grandir les enfants des autres, sans trop de regrets. Mensonge flagrant / hypocrisie totale : je déteste les gamins et préfère ne pas m’interroger tous les matins au réveil sur l’état de délabrement de mes ovules agonisants. Et même si je rêve de déclarations enflammées, de soirées d’un romantisme fou, dans la vraie vie, j’ai bien du mal à m’abandonner.