Quiconque a assisté à des colloques dans le domaine des sciences humaines a pu constater que les échanges y confinent souvent à l'absurde et se noient dans des débats stériles. Les communications, généralement opaques et difficiles à interpréter, ne servent qu'à masquer la vacuité du propos des intervenants. L’œuvre de nombre d'intellectuels ou critiques réputés se caractérise par un langage abscons, une esbroufe éhontée, de pseudo-concepts vides de sens, qui ne les ont nullement empêchés (bien au contraire) de faire carrière. Ces pontifes pontifiants, secondés par des disciples hystériques, créent des chapelles qui s'apparentent à des sectes. C'est ainsi que le pouvoir, avec la complicité de ces maîtres à penser, façonne l'imaginaire collectif à son image, encombre les esprits de consignes explicites ou implicites, de promesses qu'il ne tiendra pas, de prétendues menaces extérieures inventées pour la circonstance.