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Citation de mafalda_697


Dans un texte sobrement intitulé La Révolution, publié en 1907 en réaction à la Révolution russe de 1905, le penseur anarchiste allemand Gustav Landauer écrivait que « [tout regard
qui plonge dans le passé ou le présent des groupements humains est un acte qui porte sur l'avenir et construit cet avenir' ». Si un bilan pouvait être dressé à partir d'une histoire des révolutions, pensait-il, ce serait aussi pour éclairer les temps futurs et contribuer à les bâtir. La proposition est audacieuse. Elle n'est pas dénuée non plus de périls. Parmi ceux-ci, une part non négligeable doit être faite au poids des idées convenues et des idéologies contre-révolutionnaires qui obscurcissent le regard porté sur les soulèvements du passé. Les mythes révolutionnaires, le mythe de la révolution lui-même, ne font toutefois pas moins obstacle. Voilà sans doute pourquoi, dans leur célèbre Manifeste communiste de 1848, Marx et Engels invitaient leurs partisans français en particulier, à « ne pas renoncer au droit de garder une parfaite indépendance critique devant les phrases et les chimères qui proviennent de la tradition révolutionnaire? ».
L'histoire globale et connectée n'est au fond qu'une variante de l'esprit critique qui est au cœur du métier d'historien. Quel sort cette forme singulière d'enquête fait-elle aux phénomènes révolutionnaires ? Que révèle l'examen des liens et des échos entre révolutions d'une même époque et entre rébellions massives de périodes différentes ? Peut-on, doit-on en tirer des leçons générales? Au moment de clore cet ouvrage, ces interrogations sont inévitables.
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