Quant à l'âme imperturbable de Sonietchka, enrobée dans son cocon de milliers de livres lus, bercée par le grondement et la fumée des mythes grecs, par la stridence hypnotique des flûtes moyenâgeuses, l'angoisse venteuse et brumeuse d'Ibsen, la pesanteur détaillée de Balzac, la musique astrale de Dante et le chant de sirène des voix pointues de Rilke et de Novalis, envoûtée par le désespoir moralisateur que les grands écrivains russes pointent vers le coeur même du ciel...
(p.17-18)