COTRONE. Je n'ai jamais rien fait d'autre de toute ma vie ! Sans le vouloir, Comtesse ! Toutes ces vérités que la conscience refuse. Je les fais sortir du secret des sens, ou selon, pour les plus effrayantes, des cavernes de l'instinct. J'en ai tellement inventé au village que j'ai dû le fuir, poursuivi par les scandales. Ici j'essaie à présent de les dissiper à l'état de fantômes et de choses évanescentes. Des ombres qui passent. Avec tous mes amis ici, je m'ingénie à estomper sous des clartés diffuses jusqu'à la réalité du dehors, en propulsant l'âme, comme des flocons de nuages colorés, dans la nuit qui rêve.
II, Les fantômes