Ils sont invisibles au Portugal parce que les "vrais Portugais", ceux qui n'ont pas eu le courage de partir, n'ont que mépris pour leur réussite facile.
Pour tous les émigrés, les déracinés, les expatriés, les exilés qui ont perdu une partie (patrie) d'eux-mêmes et qui voient petit à petit leur identité partir en lambeaux, la musique constitue une bonne thérapie car elle aide, grâce à sa force créatrice et à sa capacité à nous émouvoir, à panser les blessures identitaires et à combler le vide culturel et familial qui nous entoure.
C'est qu'au Portugal tout est plus vrai. On y parle le vrai portugais, les études y sont plus difficiles, plus vraies, la culture y est plus vraie aussi, c'est la culture de référence, les vrais écrivains, les vrais chanteurs, les vrais artistes sont tous là-bas.
C'est vrai que la vie est un fado. Elle commence tout doucement et puis elle s'emballe. D'accords et désaccords, elle remplit notre partition de notes de musique blanches et noires. Puis, petit à petit, elle effleure les cordes sensibles de la saudade jusqu'à nous faire crier de douleur.