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Citation de Cannetille


Un soir de chasse, il avait senti son corps tellement acide et puant à force de sueur qu’en arrivant au bord d’un arroyo il avait voulu piquer une tête. Par chance un Shuar l’avait vu à temps et lui avait lancé un cri d’avertissement.
— Ne fais pas ça. C’est dangereux.
— Les piranhas ?
Non, lui avait expliqué le Shuar : les piranhas vivent en eau calme et profonde, jamais dans les courants rapides. Ce sont des poissons lents et ils ne deviennent vifs que sous l’effet de la faim ou de l’odeur du sang. De fait, il n’avait jamais eu de problème avec les piranhas. Les Shuars lui avaient appris qu’il suffisait de s’enduire le corps de sève d’hévéa pour les tenir à distance. La sève d’hévéa pique, brûle comme si elle allait arracher la peau, mais la démangeaison s’en va dès que l’on est au contact de l’eau fraîche, et les piranhas s’enfuient quand ils sentent l’odeur.
— Pire que les piranhas, avait dit le Shuar, en désignant un point à la surface de l’arroyo. Il avait vu une tache sombre de plus d’un mètre de long qui glissait rapidement.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Bagre guacayamo.
Un silure-perroquet. Un poisson énorme. Par la suite, il avait péché des spécimens qui atteignaient deux mètres et dépassaient soixante-dix kilos, et il avait aussi appris que cet animal n’est pas méchant, mais mortellement affectueux. Quand il voit un être humain dans l’eau, il s’approche pour jouer avec lui et ses coups de queue sont capables de lui briser la colonne vertébrale.
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