J’avais perdu mon père à l’âge de dix-neuf ans […]. Ma mère se remit étonnamment vite de sa disparition. Optimiste en apparence, elle répétait bravement qu’elle était encore jeune, qu’elle avait de beaux jours devant elle. Qui sait ? Peut-être rencontrerait-elle-même un autre homme. Mais tout ça n’était que paroles en l’air. Bien vite, ma mère se détacha du monde comme les pétales de fleur qui s’envolent à la fin du printemps. Il y avait du vent dans son regard devenu impossible à saisir.