Citations de Marc-Henri Arfeux (9)
Ton nu, voilé de neige,
Habite un ancien jour.
Tu dors entre les sels,
Comme un rameau brûlé
Malgré l'eau pure de ton prénom.
Le long coller des oiseaux morts
Berce tes seins,
Tandis qu'un seul,
Veillant sur toi,
Implore le don de l'ange
À tes jardins perdus
Extrait 3
Dans le matin, depuis toujours,
L'odeur de neige a ranimé la soif,
L'étoile de la faim nue,
Le dévorant chemin dans la forêt liée.
Chemin de neige en ce pays de hautes vallées,
Dans le matin, depuis toujours,
Ce long froid vif,
Avec les fruits d'essoufflement,
Les yeux cernés
Sous les clartés de nuit.
Matin de marbre clair
Aux angles de fraîcheur
Les quatre purs en leur silence
Colonnes
Visages et feux ouverts
Donnant la clé
Du très limpide
De quelle horloge déshabillée
Le bleu du jour se souvient-il ?
On dirait qu'un visage se retourne à ce rien,
Brouillard disparaissant,
Comme un appel au long du fleuve.
On dirait si l'on veut
Qu'on serait tel ou tel,
Ou ceci, ou cela,
Ce rosier dévorant,
Le rideau immobile,
Un arbre sous la lune.
Peut-être un personnage ?
Mais en ce jeu perdu,
Seulement le sable d'un reflet,
Ou l'approche à l'envers,
D'une possible figure...
Ton nu, voilé de neige,
Habite un ancien jour.
Tu dors entre les sels,
Comme un rameau brûlé
Malgré l'eau pure de ton prénom.
Le long coller des oiseaux morts
Berce tes seins,
Tandis qu'un seul,
Veillant sur toi,
Implore le don de l'ange
A tes jardins perdus
Lointaine, la beauté fine...
Lointaine, la beauté fine est ascension,
Roseraie de neige
Formant une maison claire
Sur la fumée du bleu.
Le monde ainsi donné
Rejoint l'enfant de son visage
En un matin
Et ton regard ouvre les passes
Au plus léger de la lumière.
Le jour alors te reconnaît.
La buée rouge des fleurs,
Un chant qui tout le jour
Accompagne mes yeux,
Tandis que je traverse,
Avec la brise et l'alouette,
Ce monde abandonné.
Extrait 2
Cela de toi que rien ne peut saisir,
Louve écartée de tout chemin.
Guettant parmi les feux, tu trembles de lisères
Dans le désert du vent,
Par neige et nuit sans horizon.
Tes yeux planète ont captivé l'angoisse
Et l'ont donnée à ton blason.
Tu veux une eau tombée du vide
Et la pureté de la falaise,
Enracinée d'en haut ;
Tu veux la foudre entière,
La nuit fendue d'azur, le signe de l'abeille
Jusque au plus noir de ton vertige,
Louve amoureuse et ravageuse,
Portant l'épée de ton silence,
Pure insoumise,
Mangeant la neige à pleines fougères
Dans un ravin d'étoiles.
Demeurent tes yeux,
Veillant par la distance,
En, leur jardin d'encerclement.
Extrait 1
Les territoires de nuit renaissent à la distance
Par émotion de l'incolore.
Qui douterait de ces mains pâles
Au geste de silence ?
Elles sont l'épée d'un chant
Qui se fleurit de vide
Et fait promesse
Au dénuement du jour.
Dis-moi, toi qui surviens
Dans le désert de l'heure,
Dis-moi ce que tu cherches au nombre des étoiles,
Qu'un seul instant,
A l'épaulement du monde
Om se perçoit le froid du seuil ouvert,
Se donne à lire
Le signe clair de tout lointain,
Par souffles avec les roses,
Par vagues avec les vagues,
Dans la finesse en effacement.
Ce lieux d’échos
Peuplé de ses colombes
En cercle pur
Légère est l’ascension
De transparence
Qui marche à tes côtés