Extrait 2
Cela de toi que rien ne peut saisir,
Louve écartée de tout chemin.
Guettant parmi les feux, tu trembles de lisères
Dans le désert du vent,
Par neige et nuit sans horizon.
Tes yeux planète ont captivé l'angoisse
Et l'ont donnée à ton blason.
Tu veux une eau tombée du vide
Et la pureté de la falaise,
Enracinée d'en haut ;
Tu veux la foudre entière,
La nuit fendue d'azur, le signe de l'abeille
Jusque au plus noir de ton vertige,
Louve amoureuse et ravageuse,
Portant l'épée de ton silence,
Pure insoumise,
Mangeant la neige à pleines fougères
Dans un ravin d'étoiles.
Demeurent tes yeux,
Veillant par la distance,
En, leur jardin d'encerclement.
Extrait 1
Les territoires de nuit renaissent à la distance
Par émotion de l'incolore.
Qui douterait de ces mains pâles
Au geste de silence ?
Elles sont l'épée d'un chant
Qui se fleurit de vide
Et fait promesse
Au dénuement du jour.
Dis-moi, toi qui surviens
Dans le désert de l'heure,
Dis-moi ce que tu cherches au nombre des étoiles,
Qu'un seul instant,
A l'épaulement du monde
Om se perçoit le froid du seuil ouvert,
Se donne à lire
Le signe clair de tout lointain,
Par souffles avec les roses,
Par vagues avec les vagues,
Dans la finesse en effacement.
Extrait 3
Dans le matin, depuis toujours,
L'odeur de neige a ranimé la soif,
L'étoile de la faim nue,
Le dévorant chemin dans la forêt liée.
Chemin de neige en ce pays de hautes vallées,
Dans le matin, depuis toujours,
Ce long froid vif,
Avec les fruits d'essoufflement,
Les yeux cernés
Sous les clartés de nuit.