Et c'est dans ces moments-là que j'avais l'impression de comprendre un peu mon père, parce que le monde que je voulais ressemblait à celui qu'il devait avoir en tête quand il est parti pour le Grand Nord. Et je me suis rendu compte que ce n'était pas sa faute. C'était dans la nature même de notre époque. C'était dans la nature même des calamités qui avaient frappé notre planète. Les gens portaient toutes ces possibilités en eux, ange et démon, selon la direction que l'époque leur faisait prendre. Comme la graine qui fend le béton, c'est leur appétit pour la vie qui les rendait si destructeurs. Nous avions tous le malheur d'être nés à une époque où les ressources vitales étaient devenues très rares.