Corto Maltese est un héros de bande dessinée, mais le retrouver dans un roman n'est pas sacrilège. Cela laisse plus de place à l'imaginaire de chaque lecteur et pour les novices comme moi (je sais qu'il y a toujours des petits nouveaux et c'est tant mieux), c'est un plus car un texte sans support imagé donne plus de temps au lecteur de s'approprier un univers ainsi que de latitude.
Dans ce livre, on retrouve un Corto Maltese bien plus jeune que celui que l'on connaît ne serait-ce que de loin. C'est donc une nouveauté même pour les connaisseurs.
On voyage, on navigue, mais c'est autant par la variété des pays, des contrés, que celles des saveurs, des odeurs, des senteurs. Ce roman est une ouverture vers tous nos sens.
C'est aussi un voyage initiatique, d'apprentissage. Tout n'est certes pas tendre, mais à vaincre sans combattre, on triomphe sans gloire. On n'en ressort donc point grandi.
Corto Maltese, le plus sage des deux jeunots de cette aventure dans tous les sens du terme, et son ami, plus fougueux, plus tempêtueux, vont vite le comprendre.
Personnages nombreux et riches, très détaillés dans les descriptions, ils sont tous importants dans cette épopée. Qu'importe qu'on ne les voit que bien peu de temps. Ils nourrissent cet univers si particulier. Ils le servent, le rendent plus palpable, plus vivant.
Ce texte est visuel, mais pas seulement. Je l'ai dit un peu plus haut, il éveille les sens.
Cependant j'ai trouvé que l'ensemble manquait un peu de rythme. C'est assez lent, un peu trop. Dommage.
Mais ce que je regrette le plus, c'est d'avoir pu à peine effleurer le personnage de Corto Maltese. Ce dernier est présent, mais très discret. Trop sans doute surtout que l'intrigue tourne un peu court. J'ai donc le sentiment d'avoir fait un beau voyage, mais le retour au port est un peu abrupt.
Lien :
http://espace-temps-libre.bl..