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Citation de frandj


Nous échappâmes au ghetto nazi et à la mort grâce à deux amis catholiques de mon père. Ils proposèrent de nous accompagner jusqu’à la frontière soviétique. La nuit suivante, nous avons croisé une patrouille allemande:
« Jude ? Juif ? »
Ma mère m’avait répété des centaines de fois: « Si des soldats allemands nous arrêtent et de demandent si tu es juif, tu dis non ». Dans mon inconscient d’enfant, la reconnaissance de ma judaïté était évidente, essentielle. Bref, je ne voyais pas plus grand danger pour moi que de n’être rien. Négligeant la menace mortelle que portait la question du soldat, j’ai répondu:
« Juif ? Oui, bien sûr ! »
Nos amis catholiques éclatèrent de rire. Les nazis les imitèrent.
« Laissez-les passer, dit le plus haut gradé d’entre eux. L’enfant blague. Un Juif n’aurait jamais battu sa coulpe »
Ma mère en conclut que le meilleur des mensonges était la vérité. (p. 25)
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