AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de ChezLo


Les livres, le père les trouvait dans les trains de banlieue. Il les trouvait aussi séparés des poubelles, comme offerts, après les décès ou les déménagements. Une fois il avait trouvé la Vie de Georges Pompidou. Par deux fois il avait lu ce livre-là. La mère aussi avait lu la Vie de Georges Pompidou. Cette Vie les avait passionnés. Après celle-là ils avaient recherché des Vies de Gens célèbres - c'était le nom des collections - mais ils n'en avaient plus jamais trouvé d'aussi intéressante que celle de Georges Pompidou, du fait peut-être que le nom de ces gens en question leur était inconnu. Ils en avaient volé dans les rayons «Occasions» devant les librairies. C'était si peu cher les Vies que les libraires laissaient faire. Le père et la mère avaient préféré le récit du déroulement de l'existence de Georges Pompidou à tous les romans. Ce n'était pas seulement en raison de sa célébrité que les parents s'étaient intéressés à cet homme-là, Le père se retrouvait dans la vie de Georges Pompidou et la mère dans celle de sa femme. C'étaient des existences qui ne leur étaient pas étrangères et qui même n'étaient pas sans rapports avec la leur.
Sauf les enfants, disait la mère.
C'est vrai, disait le père, sauf les enfants.
Avant ce livre, le père et la mère ne savaient pas à quel point leur existence ressemblait à d'autres existences.
Toutes les vies étaient pareilles disait la mère, sauf les enfants. Les enfants, on ne savait rien.
C'est vrai, disait le père, les enfants on sait rien.
Commenter  J’apprécie          120





Ont apprécié cette citation (4)voir plus




{* *}