L'attitude d'une mère devant sa fille coupable de tels actes ( maltraitances, meurtre du compagnon, infanticide) différe notablement de celle de la mère d'un garçon criminel.
Ce cas de figure interroge en effet la mère dans ce qu'elle a de plus intime ainsi que les représentations et modèles qu'elle a inconsciemment proposés à sa fille alors que cette dernière n'était qu'une enfant, et qui ont participé à la construction de la femme qu'elle est devenue. On décèle en effet souvent chez les femmes criminelles un parcours chaotique marque par l'abandon, les carences affectives, voire une pathologie maternelle.
Souvent, le passé des criminels est marqué par des défaillances maternelles relevant de l'absence, de l'irresponsabilité, de la violence ou de la maltraitance. Ils ont pu être témoins de comportements relationnels où l'agressivité, la passage à l'acte, la domination se substituent à la parole et à l'échange.
Mais que dire de la mère ?
(...).
Dans 24 % des cas, il n'est pas signalé de difficultés notables. La proportion restante, majoritaire, se répartit ainsi :
18 % des meurtriers rapportent des conflits parentaux suffisamment marqués pour empêcher la disponibilité maternelle ;
16 % évoquent un manque d'affection maternelle à leur égard ;
10 % des meurtriers ont été abandonnés par leur mère ;
10 % signalent que leur mère était malade de dépression ;
6 % ont eu une mère alcoolique ;
4 % parlent d'une mère prostituée.