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Citations de Marie-Célie Agnant (14)


On dit qu'il faut apprendre à guérir de la douleur. Antoine n'y croit pas. Il est des maux dont on ne guérit pas.
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On la prétend belle, intelligente, mais à la veille de ses vingt cinq ans, elle ne comprend pas pourquoi sa vie ne se résumerait qu'à une longue attente. Tout autour d'elle s'agitent des pantins, et des poupées qui, pour survivre, couchent avec des bêtes qui portent des bottes. [...] Rosa refuse d'être un pantin [...].
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ceux qui font preuve de ce talent-là
demeurer vivants
ce talent-là
se tenir debout
sans aucun espace où s'imposer
sans aucun répit depuis la première nuit
sans aucune brèche
depuis l'enfance du monde
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nul frémissement

Nulle voix

Nulle main

Seulement la certitude profonde de la colère

Et l’angoisse

Ce froid dans la poitrine

Et puis parfois



Quelquefois

Ce regard infiniment triste

D’où émerge la nostalgie

Brutale

Ce cri

Que jamais ne s’endort
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Il passe en revue les animaux les plus terrifiants; aucun d'entre eux n'arrive à la cheville de son adversaire. On dit des alligators qu'ils sont sans pitié, elle doit être de la même race qu'eux : un reptile féroce, venimeux et cruel comme seuls peuvent l'être ces animaux.
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- Que regrettes-tu, grand-maman ?
- Je ne sais pas, je ne sais plus. Il est difficile de soupirer après ce que l'on n'a pas connu; mais les vies de femmes, je crois, ont toujours un arrière-gout de nostalgie car la plénitude nous fuit, passe souvent si loin de nous. Nous la poursuivons alors, jusqu'à l'épuisement. Je me sens usée jusqu'à l'âme Sara. Pourtant je ne regrette rien, mais ...j'ai l'impression parfois que mon existence toute entière n'a été qu'une grande quête dont je ne verrai jamais la fin. Toi seule aura été réelle....
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« N’ouvre pas tant la bouche, c’est très vilain et tu m’effraies. Je n’aime pas voir cet affreux dentier. Cela me fait penser à un crocodile, non, à un alligator ! On le prétend plus cruel. »
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"Priez les enfants, priez encore et encore." On leur apprenait à réciter par cœur ces longues oraisons auxquelles elles ne comprenaient rien. "Notre Père qui êtes aux cieux, pardonnez nos offenses." Mais son père à elle n'était nulle part, et de quelle offenses était-elle coupable ? Telle une eau glaciale qui tomberait goutte à goutte en son cœur, lui reviennent les listes de saints dont il fallait implorer la clémence.
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- Et puis, l'écriture constitue une thérapie des plus efficaces.
- Si vous voulez mon avis, je trouve cela ridicule. Prétentieux et ridicule !
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Il faut quand même les comprendre, les pauvres colons, ils ont bossé comme des dingues dans les colonies. Y avait les moustiques, les diables, les sorciers, les mambas verts, la maladie du sommeil, la fièvre jaune, bleue, orange, arc-en-ciel... Y avait tous ces maux sur nos terres maudites, là-bas, dans les ténèbres. Et le colon a dit: "Je vais quand même aller délivrer ces barbares de leur condition inhumaine!"
Les civilisés sont donc allés au secours des sauvages qui vivaient dans les arbres et se grattaient avec les orteils. Les autochtones se mangeaient entre eux, sans même saler leur viande humaine!
Y avait que du positif!
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Le visage en extase, transfigurée dans une jouissance muette, Rosa s'empare de l'objet, elle le caresse, fait mine de prendre pour cible ceux qu'elle appelle ses petits soldats [...]. Elle promène l'arme sur ses joues, sur ses lèvres, sur son sexe, et tout son corps se trouve agité de soubresauts convulsifs. Et c'est alors, alors seulement, qu'elle les reçoit en elle, dans une étreinte âpre, rapide et sauvage, où elle semble les engloutir, les avaler, pour combler quelque gouffre obscur. Mais, lorsqu'ils partent, ils la laissent plus que jamais vide, tenaillée par une faim beaucoup plus tenace et inassouvissable, qui en elle mord, car elle sait que, dans les coulisses, ces jeunes bâtards se moquent d'elle, la méprisent, comparent en ricanant leurs prouesses auprès d'elle.
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En fait, que je vous dise, je ne veux plus être taxé de Noir, moi. J'en ai marre de cette couleur. Et d'ailleurs, qu'est-ce que j'ai de positif, moi, hein? Le sexe surdimensionné? C'est ça? Allons, allons, vous savez bien que c'est foutu de ce côté-là aussi. C'était pourtant notre pré carré, le sexe surdimensionné du noir. Voilà qu'aussi cette histoire nous échappe! Parait-il qu'il y a un gars qui a trahi notre secret chez les anciens colons. Il a écrit dans un bouquin que tous les noirs n'étaient pas toujours pourvus en ça. Résultat: les blondes en quête de nègres
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Y a encore quelques jours je me disais que la situation devenait grave. Heureusement qu'on a voté une loi géniale qui valorise la colonisation. Fallait pas attendre un tel constat venant des nègres, ces ingrats! Sont tellement noirs qu'ils noircissent tout, même les vérités qui sautent aux yeux. Moi je dis que les dirigeants Africains devraient s'inspirer de cette loi qui redore le blason de la colonisation. Par exemple, une république bananière qui promulguerait une loi reconnaissant les bienfaits de la dictature d'Idi Amin Dada, du parti unique de Mobutu, de la torture des camps de la mort de Sékou Touré, etc. C'est pas génial, ça, hein? Et encore, je ne veux pas de problèmes avec les vivants. Mon défunt oncle disait, je vous le rappelle: un lâche vivant vaut mieux qu'un héros mort...
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Même que moi les colons que je préfère c'est en fait les Belges! Ils rigolaient pas eux les Belges! Faut voir les photos des autochtones du Congo belge. Magnifiques! Les mains coupées. Les crânes rasés! Y avait que du positif, et eux les autochtones ne voyaient que du négatif! C'est pour ça que ça énervait les Belges, et quand les Belges s'énervaient comme ça, eh bien ils coupaient les mains! C'est normal, ils parlaient trop, les autochtones. Ils apprenaient à prononcer le mot "indépendance", à chanter "Indépendance tchatcha" avec le Grand Kallé. Y avait surtout les lunettes de Lumumba et compagnie qui agaçaient ces Belges. Ils avaient préféré la félonie du sergent Mobutu qui est entré dans le panthéon des grands hommes de ce siècle! Grâce à quoi? A la colonisation, pardi!
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