Citations de Marie Josée Cordeau (24)
Pour l’autiste, il faut que tout soit rationnel et prévisible, sinon c’est l’anxiété et la déstabilisation. Puis le risque de la crise. Cette crise qui sera une nouvelle source de mésentente. Mais les gens sont tellement imprévisibles pour nous, et les règles tellement flexibles selon l’heure du jour et le cycle de la lune… C’est comme vivre en permanence dans des montagnes russes, sans pouvoir en descendre.
Ce qui parfois dérange, c'est que l'autiste choisit un sujet qui le passionne profondément et non un sujet qui est bien vu socialement. La majorité des gens choisissent des activités plus courante qui sont acceptées et sont encouragées par l'entourage: les sports, le jardinage, les voyages. L'autiste n'a pas de "lifestyle", il ne cherche pas le regard approbateur de l'autre, il ne se compare pas non plus aux autres. C'est ce qui explique en partie pourquoi ses sujets de prédilection peuvent ne pas être compris par les autres et sembler inintéressants, étranges, voire perturbateurs pour la majorité de ses interlocuteurs.
Les intérêts particuliers font partie des caractéristiques largement reconnues de l'autisme et du syndrome d'Asperger. Certains sont trés stéréotypés, caricaturaux et classiques, d'autres, très étonnants ou pointilleux, de quoi faire sourire même un adulte averti: horaire et trajets d'autobus; marques et historiques des trains, des voitures ou des avions; ordinateurs et technologie; nom de rue; fonctionnement des machines; sciences; mathématiques; détails spéficiques au mondes des arts, le cinéma notamment. Une des caractéristiques reconnues des intérêts particuliers est de développer des connaissances encyclopédiques dans un domaine particulier au point d'en faire une véritable expertise.
Si nous pouvons difficilement lire l'autre, un non-verbal inappropiré provenant de notre côté nous met souvent dans un grand embarras, soit celui d'être mal perçu et mal interprété. Et la communication devient immanquablement altéré des deux côtés.
Par exemple, qu'il faut faire semblant que tout va bien même quand une peccatille nous ronge vivement à l'intérieur, que l'on vient de subir un échec grave ou que nous nous sentons vulnérables dans une certaine situation .
Six mois plus tard, ma vie n'avait pas changé d'un centième de millimètre. Je me montrais toujours anxieuse en public et effacée dans les turbulentes réunions familiales. Maladroite et gaffeuse avec mon entourage dès que je daignais ouvrir la bouche pour cracher des syllabes et des onomatopées.
haque autiste est un individu distinct. Nous ne représentons pas un groupe homogène où chacun est un clone de son voisin ou une copie conforme sans surprise et sans individualité. Chacun est un individu à connaître et à découvrir. Nous pouvons bien sûr avoir des traits communs, et j’en trouve énormément lorsque je rencontre d’autres adultes comme moi, mais nos similarités sont davantage au niveau du fonctionnement social, du fonctionnement de notre pensée, de notre interprétation des situations ou des difficultés que nous rencontrons principalement en interaction avec d’autres humains. Mais chacun a ses goûts, ses connaissances, ses forces et ses talents.
Ce qui parfois dérange, c’est que l’autiste choisit un sujet qui le passionne profondément et non un sujet qui est bien vu socialement. La majorité des gens choisissent des activités plus courantes qui sont bien acceptées et sont encouragées par l’entourage: les sports, le jardinage, les voyages. L’autiste n’a pas de « lifestyle », il ne cherche pas le regard approbateur de l’autre, il ne se compare pas non plus aux autres. C’est ce qui explique en partie pourquoi ses sujets de prédilection peuvent ne pas être compris par les autres et sembler inintéressants, étranges, voire perturbants pour la majorité de ses interlocuteurs.
Apprendre les règles du bon comportement, ce n’est pas tout! Pourtant, nous sommes capables de suivre des règles claires: le Code de la route, les règles de politesse si elles sont raisonnables et logiques, manger des Smarties et garder les rouges pour la fin…
Tout d’abord, le fait que je sois de sexe féminin est relativement embêtant au niveau des relations sociales. Parce que l’on attend de la femme qu’elle soit naturellement sociable, empathique, attentive, très verbale, émotive et maternelle. Et c’est ce qu’on attend de moi de prime abord. Une femme se doit d’être à l’aise et d’avoir une attitude adéquate en société. Si un homme y arrive plus ou moins, qu’il ait un trouble envahissant du développement ou non, on l’accepte toujours plus aisément. On dira de lui: «Il est comme ça, notre Jean-Charles, on l’aime pareil…» Mais Marie, elle, qui semble avoir toutes ses facultés, qui parle bien, qui lit beaucoup, qui est censée… pourquoi devient-elle si taciturne et fermée par moments, alors qu’à d’autres, elle se comporte de manière tout à fait convenable avec les autres?
Chaque autiste est un individu distinct. Nous ne représentons pas un groupe homogène où chacun est un clone de son voisin ou une copie conforme sans surprise et sans individualité. Chacun est un individu à connaître et à découvrir. Nous pouvons bien sûr avoir des traits communs, et j’en trouve énormément lorsque je rencontre d’autres adultes comme moi, mais nos similarités sont davantage au niveau du fonctionnement social, du fonctionnement de notre pensée, de notre interprétation des situations ou des difficultés que nous rencontrons principalement en interaction avec d’autres humains. Mais chacun a ses goûts, ses connaissances, ses forces et ses talents.
Quand mon idée est faite, il faut me faire changer d’avis avec des arguments rationnels, pas avec des émotions.
Pour moi, la vérité et la justesse de l’information est la chose la plus importante, même s’il faut sacrifier des bras et des jambes.
La vérité, quand elle existe, c’est la seule chose à laquelle je peux me fier dans ce monde où tout est flou pour moi.
Parler de tout et de rien, entendre des conversations croisées, la chaleur, respecter les bons codes sociaux, dire les bonnes choses au bon moment sans faire de bourde (j’en ferai au moins une qui créera un froid), et manger en plus, c’est une bonne façon de m’épuiser moralement et physiquement en moins de deux.
L’enfant, quelle que soit sa condition, a droit à la vie. On ne négocie pas ça. Mais s’il est autiste, son existence vaut-elle moins que celle d’un enfant dit «normal»? Et en même temps, s’il s’agissait d’un adulte autiste, serait-il plus moral de lui enlever la vie? Est-ce que sa vie vaut la peine d’être vécue malgré tout ?
quand j’étais enfant, je me rappelle que tout me faisait peur: les personnes étrangères ou peu familières, une visite à un musée ou à un site touristique bondé, les centres commerciaux en période de grand achalandage, l’école (sauf dans les cours purement théoriques où l’on n’a qu’à écouter), les détours spontanés sur la route pour aller voir ma tante Unetelle, parce qu’on est dans le coin…
Il semble que pour réussir dans les sciences ou les arts, un soupçon d’autisme est essentiel. Pour réussir, l’ingrédient essentiel peut être une aptitude à se détourner du monde quotidien, du domaine simplement pratique, une aptitude à repenser une question avec originalité pour ouvrir des chemins nouveaux non explorés, avec toutes ses capacités concentrées dans une seule spécialité.
L’autisme affecte la façon dont le cerveau traite les informations en modifiant l’organisation des réseaux de neurones. En gros, ça veut dire que nous ne sommes pas branchés de la même manière que les autres.
Personne n’est à l’abri des maladies mentales, il y en a plus qu’on pense autour de nous, ça peut nous arriver à tous…