Marie-Odile Saulnier

C'est à Azincourt en effet, le 24 octobre de l'an 1415, que la France touche le fond : la noblesse française y affronte les Anglais qui sont trois fois moins nombreux. La veille, les fantassins anglais se préparent au combat en fourbissant leurs armes et en se couchant tôt. Les chevaliers français, eux, festoient toute la nuit pour fêter la victoire qu'ils jugent certaine....Dix mille hommes y perdirent la vie : la fine fleur de la noblesse française y fut humiliée, broyée, décimée. Il y eut un avant et un après Azincourt. Les Anglais eurent à déplorer mille cinq cents morts. On n'ose dire : seulement. (p. 85-87)

Pourtant entre la reine * qui, dans l'ombre, pendant quarante-deux ans, a mis son génie politique au service de la France, et la bergère** qui, telle une étoile filante, traversa le ciel de notre Histoire et en treize mois sut redonner l'espoir à un peuple brisé, c'est la bergère qui a laissé le souvenir sublime de son idéalisme, de son courage et de sa foi. (p. 109)
* Yolande, duchesse d'Anjou, reine de Sicile, de Naples, de Jérusalem,...
** Jeanne d'Arc

Il leur arrive parfois de ne pas être d'accord, et Isabelle, en vraie Lorraine, s'exprime alors avec franchise et sans détours, ce qui amuse René habitué au langage plus "ondulant" des Angevins, semblable au cours de la Loire : quand le Lorrain dit : "Tu as tort", l'Angevin dit : "tu n'as pas raison". (p.141)