Mariel Sigogneau

Ses mains crispées au brancard étaient rouges, le sang stagnait dans ses doigts, sa souffrance n'avait pas de mot, sa tête était en ébullition par la colère. Elle criait tellement fort dans sa tête que son cœur lui demanda de se calmer. [...]

En fermant les yeux, elle repensa à un article qu'elle avait lu avec Paul, une certaine Mme Veil qui avait apporté la LOI sur le droit à l'avortement. Mais savait-elle vraiment ce qui se passait au fin fond des sous-sols des cliniques ?
Savait-elle si les jeunes femmes souffraient de l'humiliation qu'on leur faisait pendant ces quelques heures ?
Savait-elle combien de litres de larmes tombaient sur le sol froid de ces pièces de tortures ? Savait-elle que le sang qui coulait avait la couleur de la souffrance ? Savait-elle tout ça même si c'était pour le bien de ces jeunes filles ou de ces femmes ?