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Citation de chris49


L’histoire de la modernité est en fait celle de « l’altération continue et à grande échelle des conditions atmosphériques de la vie » (*)
Des villes entières sont nées du déni de leurs milieux naturels et se maintiennent sous perfusion de technologie, de dispositifs de refroidissement, d’artificialisation de l’atmosphère-et de pompage d’eaux lointaines ou de nappes déjà exsangues. Dans beaucoup de régions du globe (ou plutôt avec l’extension d’une forme de vie, l’« American way of life », dont George Bush avait posé qu’il n’était « pas négociable »), il est difficile d’échapper à la climatisation, qui rend malade et fait monter encore plus le thermomètre dans les rues.
(Ici, à Rome, le vent s’est évaporé : le léger vent d’ouest qui venait de la mer et savait rafraîchir la ville, a faibli dans les années 1970 puis tout à fait disparu avec l’urbanisation des périphéries ; la massification urbaine a brisé la brise, étouffé le « ponentino » qu’on attendait auparavant, le soir, sur les terrasses et dans les rues, et qui n’arrive plus en ville, perdu dans les hauteurs ; désormais il s’élève trop vite, sous la pression des masses de chaleur, et tournoie au-dessus de la capitale sans parvenir à briser le dôme cuisant qui la coiffe. « Il s’évertue jusqu’au soir à ébrécher la coupole d’ozone, sans pouvoir atteindre la ville en contrebas. Efforts vains, infinis, inlassables : invisible combat. » (**) Rome a perdu ce fil qui la reliait à la mer et à ses fraîcheurs savantes, délicates. Et comme elle a aussi rompu ses liens au fleuve, et que le Tibre s’est noyé dans le flux urbain, la voilà coupée de toutes rives, tournant le dos au large.)

P. 20
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