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Citation de adtraviata


Pas d’Onéguine, maman, mais d’Onéguine et Tatiana (et plus de Tatana peut-être), des deu ensemble – de l’amour. Jamais plus tard, je n’ai écrit un de mes textes sans être amoureuse des deux ensemble (d’elle – un peu plus), et pas des deux, mais de leur amour. De l’amour. (…)

Ma première scène d’amour détermina toutes les autres, cette passion pour l’amour malheureux, impossible – à sens unique. Dès cet instant, j’ai refusé toute idée de bonheur – et je me suis vouée au non-amour.

C’était ça, l’essentiel – et elle, elle l’a aimé ainsi – rien que pour ça, et lui entre tous, lui et pas un autre, parce qu’elle savait, au plus profond, qu’il ne pouvait répondre à son amour. (Cela, je le dis aujourd’hui, mais à six ans je le savais déjà. Aujourd’hui, j’ai appris à le dire.) Ceux qui possèdent le don fatal de l’amour malheureux – l’amour sans la réponse, l’amour pris pour soi seul – ont le génie des dissemblances.

Pas que cela – Eugène Onéguine détermina bien autre chose. Si pendant toute ma vie, jusqu’à aujourd’hui même, j’ai toujours écrit – la première, toujours )- tendu la main – au diable tous les juges – la première, c’est qu’à l’aube de mes jours, Tatiana dans son livre, à la lumière de sa chandlle, la natte détressée sur la poitrine, l’avait, sous mes yeux – fait.

Plus tard, quand ils partaient (ils sont toujours partis), je n’ai jamais tendu les mains, je ne me suis jamais retournée : c’est que dans le jardin, alors, Tatiana étaitrestée fiée. Statue.

Leçon de courage. Leçon de fierté. Leçon de fidélité. Leçon de destin. – Leçon de solitude. (p. 42-43)
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