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Critiques de Marion Sigaut (7)
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La marche rouge : Les enfants de l'Hôpital général

À Paris, sous le règne de Louis XV, éclate un scandale particulièrement horrible. Des enfants d’artisans, d’ouvriers et de gens du peuple se mettent à disparaître mystérieusement. La rumeur court que des exempts (équivalents de nos « forces de l’ordre ») les enlèveraient en pleine rue pour en faire de petits esclaves sexuels pour de grands seigneurs dépravés style Marquis de Sade. Il se dit même que ces enfants seraient torturés avant d’être tués. Certains récupéreraient leur sang pour des soins voire une régénération. Des émeutes très violentes se multiplient. Des parents fous de douleur pourchassent des voleurs d’enfants ou présumés tels dans les rues pour les tabasser. Ces manifestations sont dispersées dans le sang et les meneurs pendus haut et court. Pour calmer les esprits, une enquête est menée. Quelques lampistes écopent de très légères amendes. De sorte que ces histoires d’enlèvements ne feront que croitre et proliférer jusqu’à la Révolution et bien au-delà. Parallèlement à ce scandale s’ajoute celui de « l’hôpital général », organisme créé par Louis XIV pour régler une bonne fois pour toutes, pensait-il, celui de la misère et de la mendicité. Il s’agissait d’une structure qui devait recueillir mendiants, miséreux, enfants abandonnés, filles de joie en allant les rafler dans la rue. Ils étaient nourris et logés dans des conditions déplorables et soumis au travail forcé, ce que refusa l’Eglise. Louis XIV en donna la gestion à des laïcs jansénistes, la « Compagnie du Saint Sacrement », elle-même sous la responsabilité du Parlement de Paris, lequel était un organisme qui se voulait indépendant du pouvoir royal. Il passera d’ailleurs des simples « remontrances » au roi à l’opposition complète. L’hôpital général, ancêtre de nos services sociaux, fonctionnera longtemps hors contrôle, ce qui permettra toutes les dérives, les détournements de fonds, les maltraitances diverses et variées, les trafics d’enfants, etc.

« La marche rouge » est un essai historique de très grande qualité traitant d’un scandale plutôt méconnu de l’Ancien régime. Marion Sigaut a mené l’enquête en épluchant les registres de l’époque et est arrivée à des découvertes troublantes. Les enfants au nombre de plusieurs centaines par an disparaissaient bien de la circulation quasi-officiellement pour aller servir au peuplement de la Louisiane, pour une faible part d’entre eux, mais surtout pour servir de chair fraîche pour les pédophiles de l’époque, déjà forts nombreux chez les aristocrates, mais aussi parmi les bourgeois aisés. Louis XIV fut le premier à découvrir le pot aux roses. Il préféra laisser courir pour ne pas effaroucher le petit peuple qui ne pouvait même pas imaginer pareilles horreurs. Louis XV tenta de régler le problème en envoyant un évêque intègre remettre de l’ordre dans l’hôpital général et en obligeant les magistrats du Parlement à rentrer dans le rang en assumant vraiment leur rôle de juges. Mais étant lui-même impliqué de par ses mœurs dissolues, cela ne fut pas d’une grande efficacité. Quant à Louis XVI, il accumula les bévues en renvoyant son garde des sceaux, Maupéou, et en rétablissant par faiblesse et sottise les pouvoirs exorbitants du Parlement de Paris. Les révolutionnaires ne résolurent rien. Ils pratiquèrent même l’inversion accusatoire en incriminant l’Eglise et en blanchissant les juges pourtant complices voire bénéficiaires de ces trafics. Ce scandale rampant fut une des causes profondes de la Révolution. N’a-ton pas dit que le poisson pourrissait toujours par la tête et qu’il fallait toujours agiter le peuple avant de s’en servir ?
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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La marche rouge : Les enfants de l'Hôpital général

J'adore cette historienne. Son travail hors des sentiers battus, basé sur les archives oubliées de l'histoire est absolument essentiel. Elle nous offre un nouveau regard sur une période de l'histoire de France qui manifestement est présentée de manière biaisée dans les manuels scolaires.





Dans cet ouvrage on redécouvre le contexte pré-révolutionnaire, sous Louis XV, au moment où la corruption bat son plein au sein de la haute administration, où le roi n'a plus les moyen d'agir, a connaissance des dérives mais reste impuissant. Des enfants disparaissent des radars, par milliers, victimes d'un réseau de toute évidence pédophile. Caractéristiques déviances d'une fin de cycle économique et social.





L'épisode racontée par Marion Sigaud se situe peu avant la grande famine, au moment où la Monarchie est faible et décrédibilisée, où tout fout le camp. Le livre est bien écrit, facile d'accès et instructif. Il permet de faire de nombreux ponts avec l'époque actuelle. L'histoire est un perpétuel recommencement.
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La marche rouge : Les enfants de l'Hôpital général

Travail d'historien remarquable à propos de l 'hôpital, c'est à dire le lieu où l'on enfermait les enfants abandonnés et les indigents sous Louis XIV et Louis XV.

Les parisiens se sont révoltés parce qu'ils pensaient qu'on enlevait leurs enfants pour leur faire subir toute sorte de sévices , le travail minutieux de Marion Sigaut prouve que leurs craintes étaient fondées, et elle nous fait découvrir le traitement réservé aux enfants et aux femmes dans cet hôpital. La lecture des mauvais traitements imposés aux enfants est vraiment insoutenable, j'ai dû souvent arrêter la lecture .
Lien : http://luocine.over-blog.com/
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Du Kibboutz à l'intifada

Jeune et jolie étudiante en rupture de ban, Marion Sigaut débarque en Israël au début des années 70 avec sa guitare et toutes les illusions de l’époque. Bien que non-juive, elle s’est engagée comme volontaire pour travailler dans un kibboutz israélien. Gauchiste militante, elle veut vivre l’expérience du seul communisme intégral vraiment réussi. Elle est affectée à Tel Nir, non loin de la frontière libanaise. Accueillie à bras ouverts, elle y découvre un lieu de vie plutôt spartiate, mais bénéficiant d’une ambiance chaleureuse et fraternelle. Des jeunes venus de tous les horizons y travaillent dans la bonne humeur, partagent tout, chantent, dansent, s’amusent et se découvrent. Marion s’y fait très vite tant d’amis qu’elle considère très vite Tel Nir comme sa nouvelle famille. Un jour, elle tombe éperdument amoureuse du très beau et très viril Yaïr qui aime bien lui faire l’amour, mais sans s’engager plus, ce qui désole la jeune fille. Mais voilà que se déchaine la guerre du Kippour. Yaïr, gradé de Tsahal doit partir se battre. Marion est effondrée…

« Du kibboutz à l’Intifada » est un témoignage bien écrit et fort intéressant dans la mesure où assez peu d’ouvrages français traitent de la vie des kibboutznicks de ces années-là. Au fil de ses nombreux séjours échelonnés sur une vingtaine d’années, l’auteure a appris l’hébreu qu’elle parle couramment au point de sembler suspecte lors de ses passages à la douane. Le lecteur découvrira en même temps que l’auteure la lente dégradation de l’idéal communautaire au profit de l’individualisme et de la consommation ainsi que la dérive autoritaire et même totalitaire d’un régime qui se permet de raser des oliveraies, de faire exploser des maisons construites sans une autorisation qu’il n’accorde jamais, de passer au bulldozer des villages entiers pour y implanter des camps militaires ou des colons, et ainsi de réduire à la misère et au désespoir tout un peuple, premier et légitime propriétaire de ces territoires. Marion apprendra l’arabe, fera connaissance de nombre de Palestiniens et s’apercevra que ce ne sont pas les monstres assoiffés de sang que la plupart des Israéliens imaginent. L’histoire s’arrête avec les caillassages de l’Intifada et le départ de la narratrice, le cœur brisé par deux amours irréconciliables…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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La marche rouge : Les enfants de l'Hôpital général

Que deviennent tous ses enfants sous Louis XIII, Louis XIV .... qui disparaissent, vont-ils tous dans un orphelinat, la salpêtrière, ou servent à une société dépravée. L'enquête est complète et vous découvrirez l'horreur sous toute ses formes.
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De la centralisation monarchique à la révolutio..

J'ai découvert les conférences de Marion Sigaut sur Youtube, elle m'a captivée!

Ce livre d'histoire va à contre courant de la version officielle et amène l'idée que depuis le XVIIIè siècle le pouvoircentral a mis tout en oeuvre pour aboutir à notre système actuel, tout y est le satanisme, le trafic d'enfants, etc ,tout ce que l'on espère que cela s'arrête enfin!

J'ai commencé l'ouvrage sur la chasse aux sorcières, ça promet d'être intéressant
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La marche rouge : Les enfants de l'Hôpital général

Un livre extrêmement documenté mais dont la rigueur ne rend pas l'ouvrage indigeste. Sans en faire un roman, la rédaction précise mais soucieuse de rendre le propos accessible nous donne un ouvrage se lisant avec aisance.

Tous les rouages des divers fonctionnements sont parfaitement démontés, les implications, les intrigues y sont démontées, exposées.

Un ouvrage rare de par sa qualité de rédaction. Une réussite totale dans tous les domaines.

Un ouvrage incontournable pour qui s'intéresse à cette époque et au fonctionnement de ce fameux Hôpital général, tout au moins pour la partie mi XVIIIème siècle.
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