Puvis de Chavannes aimait de la vie tout ce qui en est le but et la raison; et il en jouis- sait en vaillant et honnête homme, à qui Épicure et Horace ne faisaient point oublier l’Évangile ni Platon. Il fut un grand amoureux de la femme. A un esthète, qui pensait le flatter par une allusion à son mysticisme et à sa chasteté, il répondait vivement : « Apprenez que je ne suis pas un saint. Dans l’art, il ne peut pas, il ne doit pas y avoir de saints. On ne ce fait de belles choses qu’en aimant les femmes, la volupté, et tout ce qui est beau et bon. »
Dans son découragement juvénile des premiers résultats de l’atelier, coïncidant d’ailleurs avec un désir nouveau de voyager, le jeune peintre se décida à repartir pour l’Italie, en compagnie d’un camarade, Beauderon de
Vermeron, qui faisait aussi de la peinture, et joignait à l’amour très vif de la profession un sens critique fort développé. Ce voyage, qui dura plus d’un an, et pendant lequel il étudia beaucoup, fixa sa vocation artistique.
A en n'analyser l'étymologie, à tous les points de vue, le terme « Renaissance » appliqué à la période qui s'étend de la seconde moitié du XVe siècle à la fin du XVIe est d'une exactitude, d'une précision, et d'une logique indiscutables. Il exprime bien, avec éloquence, ce qu'on veut lui faire dire : l'action de renaître, le retour à la vie.
Il faut agir comme si on pouvait tout, et se résigner comme si on ne pouvait rien !
La Franche-Comté, qui, pendant la Renaissance, était une province placée sous la protection de l'Empire germanique, compte, en ce temps, quelques grands protecteurs de l'architecture, qui ont fait bâtir des édifices publics et privés, entrés, aujourd'hui, par l'annexion à la France, dans le patrimoine artistique national, où ils représentent une École provinciale très caractéristique, ayant beaucoup plus d'affinités d'esthétique et de technique avec la France qu'avec tout autre pays.
La science moderne a fourni à la papeterie une série considérable de succédanés du chiffon. Pour leur traitement et leur transformation en papier, elle mettra à sa disposition des produits chimiques et un outillage d'une puissance prodigieuse. A l'Exposition de 1839, le rapporteur général signale, comme un grand progrès, la généralisation du blanchiment par le chlore; en 1849, Ambroise Firmin-Didot. la substitution du chlore liquide au chlore gazeux, l'usage des antichlores et particulièrement des sulfites. Et, enfin, le jury de la Papeterie en 1807 constate, à défaut de découvertes importantes, des perfectionnements dans le lavage, le lessivage, le blanchiment des chiffons et l'épuration des paies de paille et de bois. Les usines à pâte et à papier sont devenues aujourd'hui de véritables laboratoires de chimie, tant est nombreuse la série des produits chimiques qu'on y emploie, qu'on y transforme et même très fréquemment, depuis quelques années, qu'on y prépare industriellement. L'eau est la base des opérations. Toutes les anciennes fabriques du Dauphiné, de l'Auvergne et des Vosges n'ont été fondées, n'ont vécu et ne se sont développées en de gigantesques usines que par suite de la finalité des eaux et de leur abondance pour les opérations de lavage, de blanchiment et pour la force motrice.
*** L'incendie - le pillage ***
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Ecrire l'histoire d'une manière exacte n'est point une chose aussi aisée qu'on le pense, même lorsque les événements se sont passés sous nos yeux.
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La question de la responsabilité de l'incendie du palais de Saint-Cloud, détruit par le feu le 13 octobre 1870, n'a jamais été résolue d'une manière complète.
Les avis sont partagés à ce sujet. Les prussiens prétendent que ce sont les soldats français qui ont mis le feu au moyen d'obus lancés soit du Mont-Valérien, soit de l'enceinte fortifiée de Paris. Cette opinion, si flétrissante qu'elle soit pour nous, ne laisse pas d'être celle de beaucoup de gens, et parmi les nombreuses personnes que nous avons eu l'occasion d'interroger à ce propos, la plupart nous ont répondu qu'il en avait été pour Saint-Cloud comme pour Meudon, que la nécessité de la défense avait imposé à l'armée de Paris sa destruction.
Il faut s'attendre à tout dans ce métier-là; quand on a bu le calice d'amertume, il faut se dire: « Eh bien, demain on crachera dedans; après-demain on m'en salira la face. » Faire de l'art pour l'art, c'est rouler le rocher de Sisyphe. Quant à moi, je m'attends à tout, rien ne me surprendra. Je ne forme qu'un souhait, c'est de conserver ma main et de pouvoir rêver les yeux ouverts.
TH. ROUSSEAU.
Le 12 mai : « Qu'il me reste encore de choses à apprendre avant de pouvoir dire : Je commence à savoir. Heureux si les l'études auxquelles je suis obligé de me livrer ne refroidissent pas mon imagination, si je puis encore avoir de l'exaltation lorsque je les aurai acquises; le besoin que j'en éprouve est bien pour moi une garantie, mais?... »
Un matin, Marionneau conduisit W. Bouguereau dans l'atelier du directeur de l'Ecole des Beaux-Arts, Alaux, et lui demanda de l'accepter comme élève dans le cours supérieur qu'il suivait, déclarant avec éloquence que le candidat était assez fort pour être admis. Après avoir hésité pendant plusieurs jours, Alaux donna son consentement. Le petit commis assistait aux cours de dessin et de peinture, de six à huit heures du matin, puis il rentrait diligemment au bureau de son patron, pour travailler aux écritures commerciales. Le soir, dans sa petite chambre, à la lueur vacillante des bouts de chandelles ramassés soigneusement dans la maison et dans le bureau, il dessinait avec acharnement d'après nature et de mémoire.