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Citations de Martin Brett (21)


A la manière de Marlon Brando, je parcourus la pièce dans sa longueur, et la standardiste, de l'autre coté de la cloison, leva les yeux, haussa les sourcils.
- Ououi ?
Celle-là sortait de l'ordinaire : grande, bien faite, extraordinairement belle, même pour Hollywood. Elle avait les cheveux roux, les ongles verts, une peau qui ressemblait à de la cire teintée, mais son visage, dur et intelligent était sans émotion.
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Tout le monde rayonnait, sauf ceux qui songeaient à l’assurance. La comtesse murmura que l’Américain méritait mieux que de bonnes paroles.
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Le maire sourit à une petite femme potelée, la comtesse Casalbore ; elle lui rendit son sourire. Sa bonne humeur ne fit qu’augmenter. Il adressa un clin d’œil significatif à son fils : ne fallait-il pas que Giovanni se fasse des relations parmi toutes ces personnalités ? On ne sait jamais ce que l’avenir vous réserve.
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Ça vaut cher, vos dollars. Plus cher que d’être honnête, se marier ou être amoureux. Est-ce que je n’ai pas raison ? Vous qui êtes Américain, vous devriez pouvoir me le dire.
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Même un Américain ne peut pas garder une fille contre son gré, enfermée dans une chambre d’hôtel. Combien il la paie pour ça ?
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Il savait que l’Américain avait peur. Ce n’était pas pour lui déplaire. Quand un homme a peur, il a tendance à faire des bêtises. Or, plus l’Américain se compromettrait et moins il y aurait de chances pour qu’on suspecte Giovanni. Malgré tout, il se sentait mal à l’aise. Le hasard avait une trop grosse part dans tout ça. Qui sait ? On ne songerait peut-être même pas à suspecter l’Américain.
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Il s’était toujours flatté d’avoir l’esprit vif. Ce soir, il en avait besoin plus que jamais. Il se sentait menacé de toutes parts. Là-haut, sur la montagne, il avait pris un gros risque, le plus gros de sa vie. Le moindre faux pas et c’était la prison, pis peut-être. Donc, pas de faux pas. Tout dépendait de l’Américain.
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On est faits comme des rats. Noyés dans la boue. Ça commence déjà à monter dans les vieux quartiers ; par endroits, il y en a deux mètres de haut. Ils voudraient évacuer les gens, mais beaucoup ne se laissent pas faire. Ils disent qu’ils ne savent pas où aller.
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Il vivait sur un autre plan. Angelo s’apprêtait à tuer l’Américain pour la seule raison qu’il devait le tuer. Il était là pour ça. L’absence de mobile faisait qu’il se sentait très seul. Il eut furieusement envie de revoir M. Turrido, ne fût-ce qu’un bref instant.
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Pour un journaliste, les perspectives étaient plutôt limitées en Europe. Il n’avait jamais eu la chance de faire un reportage sensationnel ; donc, il n’avait aucun titre spécial pour décrocher une situation. Et si Ralph se mettait à raconter à tout le monde que Jake était un mauvais journaliste, ses chances s’étaient réduites à zéro. Alors ? Il crèverait de faim. C’était sans issue. Jake n’avait même pas les moyens de payer leur traversée pour retourner aux États-Unis.
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Chaque fois qu’ils croisaient une rue perpendiculaire, la voiture était déportée par le flot bouillonnant qui se déversait des montagnes. La pluie ne diminuait pas d’intensité et l’eau pénétrait par les fentes du toit et des portières, gouttant sur les genoux de Jake. La visibilité était quasiment nulle. Soudain, les réverbères s’éteignirent.
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Le grondement de l’averse dominait tous les autres bruits. Ils avaient l’impression de se trouver à l’intérieur d’une coquille vide, dans un silence de mort. Puis l’ascenseur se mit à monter. Jake frappa à la porte de Grace, tenant toujours Fausta par le bras. Elle paraissait apathique, comme endormie. En entendant un bruit de pas à l’intérieur, Jake lui sourit d’un air encourageant. Grace ouvrit la porte.
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Elle le serrait dans ses bras, sans résister. Il enfouit son visage dans ses seins. Mais son désir s’apaisait. Il la caressa doucement, cherchant à éveiller à nouveau cette faim qu’il avait d’elle. En vain. Il ne la désirait pas. Il voulait Grace.
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Elle est à vous. Personne ne l’a touchée. Les hommes, ils aiment ça, hein ? Pour dix mille lires seulement. Pas même quinze dollars.
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Ses pensées allaient vers Grace. Il l’avait trahie. Un lâche, voilà ce qu’il était, même vis-à-vis du mari, du cocu… Il revoyait l’expression de son visage, là-bas, à l’hôtel, le regard qu’elle leur avait jeté à tous les deux. Non, les choses ne pouvaient pas en rester là. Il allait rentrer à l’hôtel, parler à Ralph immédiatement.
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Liberté ! Ils n’ont que ce mot à la bouche. Je voudrais bien savoir où elle est ! Laissez-moi rentrer là-dedans. J’ai encore des questions à poser.
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Très blonde et très jolie. Si on se mouille trop, elle m’aidera peut-être à me sécher… Vous avez entendu parler de ces inondations ?
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Elle approcha sa figure de la sienne, chercha avidement ses lèvres. Il resserra son étreinte. Un feu intérieur le brûlait. Alors il sut qu’il était fichu, que jamais il ne la quitterait. Il couvrit de baisers sa bouche, ses joues, le creux de sa gorge. Ses mains caressèrent les épaules de Grace, se refermèrent sur la douce tiédeur de ses seins. Elle chercha à tâtons les boutons de son veston. La chaleur moite de ses bras enveloppa Jake de toutes parts, pénétrant à travers la soie mince de sa chemise. Ils s’enlacèrent furieusement. Cette flamme, ni l’un ni l’autre ne pouvait l’éteindre.
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L’honnêteté. Pauvre mais honnête. Quelle rigolade ! Il connaissait bien cette engeance.
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Il n’aimait pas du tout cette existence, car il savait qu’il était destiné à autre chose. Ça lui faisait piquer des crises, surtout quand il avait bu. Alors il passait ses nerfs en se bagarrant. Il sortait toujours vainqueur de la bagarre. Fort comme un bœuf. Mais ça ne calmait pas sa hargne, non. Il avait fini par être tout le temps en rogne.
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