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3.75/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Italie
Biographie :

Massimo Recalcati est un psychanalyste italien né le 28 novembre 1959.

Diplômé en philosophie, élève de Franco Fergnani à l'Université de Milan, il se spécialise en psychologie sociale à l'École de psychologie sous la direction de Marcello Cesa-Bianchi. Il enseigne à l'Université de Padoue, d'Urbino, de Bergame et de Lausanne, "Psychopathologie du comportement alimentaire" à l'Université de Pavie, et est directeur scientifique de l'Institut de recherche de la psychanalyse appliquée. Il fonde Jonas Onlus, centre de psychanalytique. Depuis 2006, il supervise le Département de neuropsychiatrie de l'Hôpital St. Orsola de Bologne. Il a publié 29 livres, traduits en une douzaine de pays : France, Espagne, Autriche, Argentine, Serbie, Brésil, Allemagne et États-Unis. Son travail se concentre sur l'enseignement de Jacques Lacan, avec un intérêt pour les troubles de l'alimentation. Il étudie le "Complexe de Télémaque".
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Source : wikipedia
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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
1. « Notre époque est celle du déclin irréversible du père, mais c'est aussi l'époque de Télémaque ; les jeunes générations regardent la mer en attendant le retour de quelque chose du père. Mais cette attente n'a rien d'une paralysie mélancolique. Les jeunes générations sont engagées – comme le fera Télémaque – dans la réalisation du mouvement singulier de reconquête de leur avenir, de leur héritage. Certes, le Télémaque d'Homère guette à l'horizon les glorieuses voiles de la flotte victorieuse de son père-héros. Cependant, il ne pourra retrouver son père que sous les oripeaux du migrant sans patrie. Dans le complexe de Télémaque, ce qui est en jeu, ce n'est pas l'exigence de restaurer la souveraineté perdue du père-maître. La demande de père qui hante aujourd'hui le malaise de la jeunesse n'est pas une demande de pouvoir et de discipline, mais de 'témoignage'. Sur la scène, il n'y a plus de pères-maîtres, seulement la nécessité de pères-témoins. La demande de père n'est plus une demande de modèles idéaux, de dogmes, de héros légendaires et invincibles, de hiérarchies immuables, d'une autorité purement répressive et disciplinaire, mais d'actes, de choix, de passions capables de témoigner, précisément, de la façon dont on peut être dans ce monde avec un désir en même temps qu'une responsabilité. Le père aujourd'hui invoqué ne peut plus être celui qui a le dernier mot sur la vie et sur la mort, sur le sens du bien et du mal, mais un père profondément humain, vulnérable, incapable d'énoncer le sens ultime de la vie, mais capable de montrer, par le témoignage de sa propre vie, que la vie peut avoir un sens. » (pp. 13-14)
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7. « L'héritage n'est jamais une question de sang, n'est pas la consolidation d'une identité solide : ce dont on hérite est toujours un témoignage. En ce sens, toute paternité, comme l'explique Françoise Dolto, est radicalement adoptive. […] Que nous reste-t-il à souligner avec force ? C'est que tout, n'importe quelle rencontre contingente, peut apporter le don du témoignage possible de l'alliance entre Loi et désir. Il n'existe par de témoins professionnels, pas plus qu'il n'existe de pédagogie du témoignage. Le témoignage ne peut être reconnu qu'au sein d'une reconstruction rétroactive. Si le témoignage doit être émancipé de tout idéal d'exemplarité, il doit aussi être libéré de toute forme de programmation. Il vit dans le temps de la pure contingence. Il ne répond à aucun plan, on ne peut pas l'assurer, il ne dépend pas d'une technique. La force du témoignage est dans sa réalisation là où on ne l'attendait pas. Ce n'est pas une intention, mais un événement que nous ne pouvons vraiment reconstruire que rétroactivement. Je ne pourrai dire ce qui a été un témoignage pour moi que quand j'aurai dépassé le temps où je l'ai vécu. » (p. 140)
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3. « Le désir insatiable n'engendre que servitude. Non une liberté de masse, comme le promet le discours capitaliste, seulement un assujettissement anonyme. Le paradoxe qui commande la liberté hypermoderne est que celle-ci n'est pas libre. Le nouveau devient un impératif superégoïque en se révélant comme l'autre visage du même. Ce qui se répète indéfiniment est, en effet, la même insatisfaction.
L'enfer hypermoderne consiste en la réduction de la liberté au pur arbitre du caprice. C'est la fête permanente, sans respect pour la Loi de la parole, de la "nuit des prétendants". Le désir se mue en une jouissance compulsive. Le malaise de la civilisation n'a plus le visage du sacrifice et du renoncement pulsionnel, mais celui hagard des boulimiques, des drogués, des alcooliques, des paniqués, des jeunes apathiques et insouciants. La pulsion s'est détachée du désir et n'obéit plus en rien à la Loi de la parole : elle n'est plus que pure volonté de vouloir tout.
Cependant, le désir n'a pas seulement ce visage tyrannique et insatisfait du désir insatiable. Il est aussi ce qui résiste à l'empire de la jouissance mortelle. » (p. 49)
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6. « Le passage de l'adolescence oscille souvent entre deux extrêmes : vénération idéalisante du passé, mimétisme conformiste par rapport aux modèles familiaux, ou bien rupture violente, d'opposition, avec le passé, négation de la dette et revendication en sens unique de sa (fausse) autonomie. Cet autre extrême semble caractériser en particulier notre temps, marqué par une liberté qui se veut absolue et sans limite. Le culte hypermoderne de la liberté sépare la liberté d'avec la responsabilité de la mémoire et de l'acte qui sait la suspendre. C'est une liberté qui se proclame telle en s'épargnant la fatigue du travail de deuil. C'est, par conséquent, une liberté sans responsabilité. Elle entretient – avec plus ou moins le sens de la tragédie ou de la farce – l'illusion que le sujet est une sorte de parent de lui-même. C'est le culte hypermoderne de l'autosuffisance et du refus de toute forme de dépendance. Les psychanalystes savent combien ce refus – le refus du statut de fils, le refus de l'héritage – n'apporte que dommages et dévastation. » (p. 124)
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4. « […] les enfants savent tout de leurs parents, y compris ce qu'il vaudrait mieux qu'ils ignorent. L'altération du rapport entre les générations passe aussi par là : les enfants ont accès sans médiations culturelles à un savoir sans bornes, accessible sans effort (comme l'est celui du Net), de même qu'ils deviennent les confidents de leurs parents et de leurs peines. Au lieu de calquer leur vie sur celle de leurs parents, ils observent le plus souvent stupéfaits les vies d'adolescents de ceux qui devraient prendre soin d'eux. Une lourde responsabilité de choix les attend, leur vie n'étant plus liée aux rails immuables de la tradition et de la transmission familiale. C'est, comme dirait Bauman, la condition liquide des jeunes générations. […] Leur responsabilité croît de manière précoce, mais c'est de plus en plus rarement qu'ils trouvent chez les adultes les incarnations crédibles de ce que signifie être responsable. » (p. 73)
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2. « Que faut-il pour que la vie s'humanise ? Pour Lacan, le lieu premier de l'humanisation de la vie est celui du cri. […] Mais qu'est-ce qu'un cri ? Chez l'humain, il exprime l'exigence de la vie d'entrer dans l'ordre du sens, il exprime la vie comme appel adressé à l'Autre. Le cri cherche dans la solitude de la nuit une réponse en l'Autre. […] La vie ne peut entrer dans l'ordre du sens que si le cri est saisi par l'Autre, par sa présence et son écoute. Que si l'Autre répond à notre prière. Que si sa présence traduit ce cri en un appel. Tel est l'événement premier par lequel la vie s'humanise ; lorsque le cri est traduit en une forme radicale de demande ; lorsqu'il devient demande d'amour, demande non de quelque chose, non d'un objet, mais d'un signe du désir de l'Autre, demande de la présence présente de l'Autre. » (pp. 37-38)
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5. « Ma parole est rendue possible par la présence du langage qui la transcende et dans laquelle elle doit pouvoir s'inscrire pour exister dans sa singularité. L'acte de parole est toujours mien, mais il ne l'est qu'en tant qu'il reprend de façon singulière l'existence universelle de l'Autre du langage. Une vie ne consiste qu'à apprendre à parler sa propre parole à travers la parole des autres. L'héritage ne peut pas être alors l'effacement de cette parole et de cette mémoire de l'Autre – de la dette symbolique qui nous lie à lui – mais pas davantage sa répétition passive. L'héritage, nous dit Freud en citant Goethe, est l'effet de la reconquête de ce qui a été, c'est le produit d'un choix, d'une appropriation personnelle de toute notre histoire qui est, avant tout, l'histoire de l'Autre. » (p. 117)
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