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Citation de Charybde2


22 décembre
Gueule de bois et panne de courant ce matin au réveil, pas de chauffage, complètement gelé. Paracétamol. Il me reste en gros une heure de batterie pour l’ordinateur, le wifi ne fonctionne plus et mon téléphone est à demi chargé. La météo ne s’est pas trompée, tempête de neige, vent glacial. Je crains de ne pas pouvoir partir demain comme prévu. Tout l’Ouest de la France est plongé dans le chaos, d’après la radio : trains annulés, routes coupées, etc.
Selon Gary, le transformateur qui alimente la contrée a fondu.

22 décembre, suite
Gary a réussi à m’installer une ligne pour la lumière et l’ordinateur, à l’aide d’un des deux générateurs qu’il possède pour la ferme. Je peux donc continuer à bosser. En revanche, la température baisse dangereusement à la Pensée Sauvage, pas assez de jus pour le chauffage. Les chats se sont déjà réfugiés chez Mathilde, les ingrats. Il me semble que le vent glacial s’engouffre sous ma porte. J’ai froid, j’ai grand froid, même emmitouflé dans deux couvertures. Le thermomètre intérieur indique quinze degrés. Je devrais prendre mes cliques et mes claques et essayer de rejoindre Paris dès aujourd’hui, mais avec cette neige, ça semble mission impossible. Si l’électricité n’est pas revenue dans la journée il me faudra demander asile à ma logeuse, sinon je vais droit vers l’hypothermie.
Tout de même, ça ne doit pas être bien difficile à réparer, un transformateur.
Encore faut-il que les agents d’EDF parviennent jusqu’ici.

22 décembre, suite
Appelé Lara, sa nature pessimiste la persuade que je n’arriverai pas à rejoindre Paris demain. J’espère qu’elle se trompe. Je sentais déjà les reproches dans sa voix, comme si je n’avais pas envie de partir. Je voudrais bien l’y voir, elle, bloquée sous la neige sans chauffage. J’ai l’impression qu’elle ne me croit pas. Avec un peu de chance je pourrai lui donner tort et être demain à 18 heures comme prévu rue Saint-Antoine. Il faut que j’appelle Max pour vérifier qu’il est toujours disposé à m’amener à la gare à midi avec son pick-up, sinon tant pis, je demanderai à quelqu’un de me conduire jusqu’à la nationale et je ferai du stop. Plus que vingt-quatre heures et je quitte la Pensée Sauvage pour dix jours. Cette pensée me réchauffe un peu.
Je viens d’apprendre par Gary que l’électricité ne serait pas rétablie avant demain, voire après-demain. D’après les bruits qui courent (c’est-à-dire les conversations du Café-Pêche, je suppose) il s’agirait d’un sabotage, ce qui me semble hautement improbable : qui irait saboter un transfo EDF une nuit par grand froid et quinze centimètres de neige ? Ni al-Qaida ni l’État islamique ne disposent de chasseurs alpins? Même dans L’Armée des ombres, les résistants resteraient devant leur radiateur. Et on n’est plus en 1942.
Programme de la journée : transcrire l’entretien de Lucie, puis interview de Gary à midi, puis chez les Angliches voisins de Max à 17 heures, ce qui pose le problème (encore) du transport. Au boulot.
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