Ce qu'il y a de terrible pour l'écrivain qui ne publie pas, c'est cette impression qu'il lui faut payer, qu'il lui faut supplier pour pouvoir être lu. Ce n'est pas le lecteur qui dit merci à l'écrivain parce qu'il l'aurait ému, c'est l'écrivain qui a genoux photocopie son œuvre, et en rampant demande aux autres de bien vouloir tout lire. Ou juste un peu. Quelques pages. puis il repart la honte au cœur. Cette impression morbide d'avoir écrit les mots les plus forts, et de ne toucher personne. (p 86)