Le comique des Jeunes Filles en fleurs, quoique moins brillant, moins féroce que celui du Côté de Guermantes, [...] tient au point de vue adopté, à l'ironie subtile avec laquelle le narrateur âgé reconstitue la psyché de l'adolescent qu'il était, un garçon maladif, timide et intelligent, élevé par des femmes délicates mais que les premières poussées du désir transforment en soudard - un soudard tout neuf qui tient des raisonnements absurdes. Il faut se rappeler le miracle que c'est de tomber sur huit filles en vacances quand on a quatorze ans.
Les jeunes filles de Balbec (pp. 313-319)