"L'argent ne fait pas le bonheur, mais il assure la tranquillité d'esprit."
Ce vieil adage a été attribué à bien des gens, à commencer par Crassus qui l'aurait prononcé alors que sa fortune venait de lui permettre d'entrer dans le premier triumvirat, aux côtés de César et de Pompée. D'autres prétendent qu'il aurait aussi été prononcé par Maupassant, dont les ouvrages se vendaient alors fort bien, un jour qu'il regardait passer les jolies femmes sur les grands boulevards de la capitale française.
Jusqu'à présent, je ne m'étais jamais considéré comme un homme particulièrement prude. Mais, en ce moment, j'étais abasourdi. L'expression de Mme Teerisuo frisait l'indécence. J'avais souvent entendu les esprits étroits et bornés prononcer le mot les lèvres pincées. Pourtant, je me disais maintenant que lorsqu'une femme vient de gravir les plus hauts degrés de l'extase, elle devrait attendre un certain temps avant de paraître en public. Dans l'intervalle, son transport de passion se serait quelque peu apaisé, et son visage aurait repris le masque de l'indifférence exigé par les conventions sociales.
Il trouverait bien encore une fois un moyen de se tirer de ce pas difficile. Sa colère tomba. Comme on dit en Finlande : la secousse n'a pas renversé le traîneau.
Malheureusement, il est assez rare que les choses tournent mieux qu'on ne l'espérait. Ordinairement, elles se terminent beaucoup plus mal. Nous avons trop tendance à croire à la bonté de l'espèce humaine. Disons, si vous préférez, que nous admettons trop volontiers que l'homme écoute la voix de sa conscience et obéit à la loi.
Il savait par expérience que si on rencontre beaucoup de héros dans les livres, on en trouve moins dans la vie réelle. Au moment du danger, chacun pense d'abord à soi. Ce n'est que plus tard, quand ce même danger est écarté, que les héros surgissent de tous les côtés.
(Le commissaire) me fit l'effet d'un fonctionnaire de la vieille école, d'une sorte de relique des temps passés, de cette époque où la population de langue suédoise dirigeait la Finlande.
Le compte en banque est à découvert, annonça la voix grave et mélodieuse de ma secrétaire.
Ma bonne humeur s'évanouit. Décidément, Mlle Lindroos avait parfois une façon plutôt désagréable d'accueillir son supérieur. Je m'arrêtai devant elle et ôtai un de mes gants.
Bonjour, dis je. Il me semble que vous avez encore un peu grossi, ces temps derniers.
Je suis certain que vous savez, vous, ce qu'est un crime passionnel. La loi finlandaise ne le reconnaît pas, parce que la mentalité finnoise est trop loin de ces choses là. Il n'en est pas de même en France, mais nous ne sommes pas en France.
(...) les êtres humains sont parfois visités par d'étranges intuitions. C'est, à peu de chose près, ce que déclarait un jour un certain Adolf Hitler. Et lorsque le petit caporal autrichien eut utilisé son intuition pour intervenir dans les opérations menées par ses généraux, tout commença à aller mal.
Quand une maison est pauvre et négligée, reprit elle, c'est toujours la femme que l'on blâme. Mais il n'est pas facile de continuer à se faire des illusions sur l'avenir, à mesure que passent les années, quand on voit tous ses espoirs brisés et que l'on ne connaît que des déceptions.