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Citation de Carosand


Alors que Virginie se trouvait à l'avant du bateau, sous la dunette, elle put elle-même apprécier la prudence du capitaine. Un marin, penché à la proue, maniait la sonde et transmettait au maître du bateau, debout sur la passerelle, hiératique comme un Neptune en charge d'âmes, le résultat de ses observations. C'était une sorte de chant, comme celui qui rythmait les enchères aux tabacs, qu'elle avait entendu petite fille. "Mark four, half four, mark four, mark three, half three, mark twain(1)", criait l'homme, ce qui signifiait que la profondeur du fleuve passait à cet endroit-là de vingt-quatre à douze pieds.

(1) Quelques années plus tard, sur le Mississippi, allait débuter un jeune pilote, ancien apprenti imprimeur, qui s'appelait Samuel Langhorne Clemens. Après avoir été l'élève du capitaine Horace Bixy, une figure légendaire du fleuve, il devait obtenir sa licence de pilote en 1859, à l'âge de vingt-trois ans. Pendant cinq ans, il allait conduire de grands bateaux de La Nouvelle-Orléans à Memphis ou à Pittsburgh. Renonçant à ce métier, qui lui donnait cependant bien des joies, après avoir vu son frère, Henry Clemens, périr à bord du vapeur Pennsylvania Princess dont les chaudières explosèrent, Samuel se fit journaliste et écrivain. Il choisit le pseudonyme de Mark Twain. Sans doute en se souvenant avec mélancolie du chant monotone des sondeurs !
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