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Citation de Carosand


Tout en ayant conscience d'être un élément du grand Tout, ainsi que la feuille appartient à l'arbre, il se sentait, par contre, étranger à la fourmilière humaine. Sans mépris, ni réel intérêt, il en observait l'évolution, convaincu de l'irrévocable solitude de tous et de chacun.
Individualiste, il estimait que chaque être doit vivre suivant sa nature, toutes les contraintes, acceptées ou imposées, ne pouvant que fausser le jeu des forces qui assurent l'équilibre du monde. C'est pourquoi il se méfiait des philosophies, des religions et des morales, carcans moraux et spirituels destinés, selon lui, à remplacer l'harmonie par l'ordre et l'incertain par le préconçu. En cataloguant le Bien et le Mal, comme on trie le coton, les chrétiens s'étaient enfermés dans un dualisme dont ils exceptaient Dieu par commodité. Seuls les contemplatifs lui paraissaient sincères, parce que, sereins et disponibles, ils guettaient les signes que les autres ne pouvaient voir. Tolérant, Clarence ne portait que rarement des jugements sur ses semblables, comme il s'interdisait de prononcer deux mots : "toujours" et "jamais" parce qu'ils contenaient pour lui toute l'outrecuidance du vocabulaire humain.
Un ancien pasteur unitarien, Ralph Waldo Emerson, qui était allé interroger en Europe les grands esprits de l'époque, commençait à prêcher une doctrine non conformiste se rapprochant des théories très personnelles de Dandrige :
Une chaîne subtile d'anneaux sans nombre, Du proche au lointain, relie toutes choses,
avait écrit ce Bostonien qui sentait passer en lui "les courants de l'Etre universel".
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