Il ne faut même pas dire, comme nous le
faisions tout à l'heure, que le corps est fait de deux feuillets, dont l'un,
celui du « sensible », est solidaire du reste du monde ; il n'y a pas en lui
deux feuillets ou deux couches, il n'est fondamentalement ni chose vue
seulement, ni voyant seulement, il est la Visibilité tantôt errante et
tantôt rassemblée, et, a ce titre, il n'est pas dans le monde, il ne détient
pas, comme dans une enceinte privée, sa vue du monde : il voit le
monde même, le monde de tous, et sans avoir à sortir de « soi », parce
qu'il n'est tout entier, parce que ses Mains, ses yeux, ne sont rien d'autre,
que cette référence d'un visible, d'un tangible-étalon à tous ceux dont il
porte la ressemblance, et dont il recueille le témoignage, par une magie
qui est la vision, le toucher mêmes.