De Gaulle prend Anne sur ses genoux.
Il est 6 heures. La pénombre s'étend peu à peu sur le parc de Sept-Fontaines.
Il commence à balancer sa fille lentement. Elle ne le quitte pas des yeux. Il lui semble qu'elle comprend, qu'elle sent tout l'amour qu'il lui porte, « pauvre petite Anne ».
Il chantonne ce refrain dont il a inventé les mots étranges parce qu'elle sourit, puis rit même, quand elle les entend : « Pachou Pachou Paya ».
Ce rire d'Anne, c'est comme si tout à coup le ciel s'éclairait d'une lumière vive, la grande clarté de l'espérance. Et il sait alors, le temps de ce rire, ce qu'est la joie limpide, le bonheur.