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Critiques de Méryl Pinque (8)
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La Caricature de Dieu

LA CARICATURE DE DIEU?

Curieux titre que ce recueil de nouvelles de Meryl Pinque, qui contient 13 nouvelles et constitue le premier ouvrage de fiction de l'auteure.



C'est ce titre, d'ailleurs, qui m'a interpellée, proposé en lecture par BABELIO/MASSE CRITIQUE.



Curiosité servie pour une amatrice de nouvelles qui n'avait pas lu de textes aussi écrits depuis longtemps. Meryl Pinque soigne le style, le vocabulaire, la conjugaison, tout ce qui peut faire et faire dire qu'un texte est drôlement bien écrit, abouti. Presque trop parfois (la lecture peut devenir ardue dans certains paragraphes à l'écriture trop soutenue).



La thématique est également respectée dans cet ouvrage où l'on voyage, d'un pays à l'autre, mais à notre époque, loin de la Création et de l'origine du monde.



Enfin, la Création et l'origine du monde nous sont joliment contés dans le premier texte de ce livre qui retrace la plus grande "blague cosmique" à l'origine de la naissance de l'homme, au travers de l'œuvre du diable (il fallait bien qu'il intervienne) et de la caricature offerte à Dieu.



L'homme fut ainsi créé à l'image de Dieu, suivant une caricature signée par le diable lui-même (amusant).



Ceci explique sans doute cela. L'homme, s'éloignant de Dieu, a créé son dieu vivant (autre que le premier, qu'il a certainement oublié aussi...). L'homme élu par l'homme, l'idole, la star, la vedette, le magnat ne sont que des êtres élus par la foule, des démons et des sages créant l'enfer et parfois quelque éphémère paradis...



Et il en découle ce qu'il peut en découler... Ces "montreurs de marionnettes" manipulent et polluent l'esprit de l'homme du peuple tombé en adoration, entretiennent l'instinct de vassalité, le vice, la barbarie et tant d'autres travers.



La mise en évidence du rapport de l'un à l'autre sort l'élu de son isolement, de sa tour d'ivoire pour le renvoyer à la source de son succès et du pouvoir dont il bénéficie: l'homme lui-même.



Dieu a créé l'homme a son image, selon une caricature signée du diable. L'homme a créé l'idole à son image, dans une caricature signée par lui-même et pour laquelle l'argent, le pouvoir ou la religion sont devenus les sceptres.



Argent, pouvoir, religion apparaissent comme des démons qui ont fait de l'homme ce qu'il est devenu.



Evidemment, il s'agit de fiction. Mais ces fictions sont nourries par le réel et résonnent comme autant de réalités qui devraient sans doute nous inquiéter.



J'ai beaucoup aimé le texte d'accroche, le style, le travail de d'auteur, mais au final, ses textes me semblent un peu manichéens. C'est peut-être le propre d'une caricature, et c'est ainsi que je considérerai ce livre. Nous ne sommes tout de même pas si mauvais? Bêtes et méchants? Enfin, j'espère!



MERCI A BABELIO POUR CE MOMENT DE LECTURE.


Lien : http://plumedoiseau.hautetfo..
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La Caricature de Dieu

Recueil de nouvelles de Méryl Pinque reçu dans le cadre de "Masse critique".



Dr Méryl et Miss Pinque...



Dr Méryl semble avoir écrit le début de ce livre. En docteur qu'elle est, le langage est propre, recherché, universitaire. Les références sont doctes mais ne permettent pas une lecture facile des premières nouvelles. Bien sûr, les portraits esquissés sont séduisants, les personnages ont un fond, une réelle histoire... Mais Dr Méryl semble bien occupée et laisse en suspens chacune des fins persuadée que le lecteur terminera de lui même.



Puis, après avoir ingéré une boisson mystérieuse, Miss Pinque se saisit de la plume et l'écriture devient soudain fluide, évidente. Elle va à l'essentiel, souple, animale, passionnée, révoltée, libérée de ses contraintes.

On assiste, surpris, à la métamorphose d'un écrivain qui ose ne pas utiliser sa culture pour ne laisser passer que ses émotions.

De réelles perles émaillent cette deuxième partie du recueil, en particulier cette poignante histoire d'une jeune africaine ramenée au pays pour être mariée à 13 ans: marchandée, offerte... Elle subit la loi des hommes, leur brutalité, leur aveuglement. Rien que pour cette histoire (la plus longue je pense), ce recueil vaut le coup d'être découvert.



Une auteure pleine de qualités, je lirai certainement son prochain roman.

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La Caricature de Dieu

Variations démoniaques sur la nature humaine…





Si Dieu est présent au départ pour proposer à Lucifer de créer « la Dissonance, afin de [les] distraire un peu », c’est l’ombre de Satan qui plane au-dessus de ses treize nouvelles. Personnage de la première et de la dernière nouvelles, il apparaît moins comme « l’ennemi du genre humain » tel qu’il est présenté au début que comme son inspirateur et son complice dans le mal.



Pour l’auteure, l’homme a été conçu en tant que caricature de Dieu et non à son image comme il est dit dans la Bible. Dans un style enlevé, elle nous raconte des histoires qui révèlent un point de vue bien sombre sur l’humanité et sur sa modernité délétère en particulier.
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Bêtes humaines ?

Un livre assez érudit avec l'apport non négligeable de Gary Francione qui reste en France trop méconnu.

Dommage que le titre et la préface d'Onfray soient si mauvais.
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Bêtes humaines ?

Peut-être un peu trop philosophique pour moi.

Le thème m'intéresse vivement, cependant j'ai déjà lu pas mal de choses sur le sujet récemment, même si pas sous cet angle.

Il faisait chaud, je connaissais déjà les arguments énoncés et le style ne m'emballait pas, j'ai donc surtout survolé la lecture. Pour quelqu'un qui n'y connaît rien ou veut approfondir ses idées, le débat ne manque pas d'intérêt. Pour moi, c'était surtout du déjà vu.

Mais qui sait, peut-être le ré-emprunterai-je plus tard à ma bibliothèque quand je serai plus dans le bon état d'esprit :)
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Ève

Enfin de l'érotique féministe !

Pour la première fois d'une longue vie de lecteur, je suis heureux de découvrir un livre à part. Pourquoi à part ? Tout simplement parce que ce n'est pas le corps féminin que l'auteure met en scène, mais le corps masculin. Celui du jeune homme en l'espèce, dont Camille Dalleray nous dit qu'il est lui aussi objet de désir - des femmes.

Sans doute pour la première fois en littérature, le corps du jeune homme est objet du désir hétérosexuel et non homosexuel. Jusqu'alors, c'étaient les écrivains gay qui avaient chanté l'éphèbe, non celles à qui il revient de droit.

De là vient toute l'originalité du recueil, au demeurant très américain par ses références : celui d'une femme qui désire le corps de l'éphèbe et le met en scène.

Nous sommes donc à des lieues - et c'est tant mieux - de la littérature érotique ordinaire, souvent violente, toujours misogyne quoi qu'elle dise, dont les auteurs, hommes comme femmes, ne savent que mettre en scène un corps féminin invariablement humilié, rabaissé, déshumanisé, réifié, pornifié.

Ici, rien de tel : Dalleray respecte toujours son objet, le jeune homme, lequel est (devrait être) le comble de l'érotisme au féminin.

Le livre est en outre de belle facture : bravo à l'éditeur.
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Ève

Un livre feministe, un bijou precieux dans un bel ecrin. Camille Dalleray peint sans vergogne son emotion erotique devant le moment ephemere où l'adolescent dans le passage de l'enfance à l'âge adulte garde encore un visage merveilleux et doux, pas encore atteint par les bouleversements acnéiques hormonaux et les douleurs de la vie.

C'est ce qu'on appelle de maniere judicieuse la beauté du diable. C'est le moment de l'être desirable par excellence si on en croit les grecs de l'antiquité dont les youth de Praxitel montrent la perfection esthétique et tactile, la soie de la peau encore imberbe.

C'est un temps que jamais nous n'arriverons à retrouver et dont sont nostalgiques les adeptes de la chirurgie esthetique.

C'est le temps du jeune heros de Mort à Venise, dans son cas vers 15 ans. Visconti a retrouvé son bel acteur l'année d'après et l'a trouvé déjà trop vieux!

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La Caricature de Dieu

Enfin de la littérature, ai-je envie d’écrire, tant il est rare, à l'heure actuelle, de tomber sur un livre si parfaitement pensé, si parfaitement écrit. Que dire du style, sinon qu’il est simplement beau ? Que dire de la culture de l’auteur, si manifeste dans la riche intertextualité du texte ?

J’ai perçu, dans ce recueil iconoclaste et assez unique en son genre (d’autant plus unique sans doute que son auteur est inconnu, qu’il est une femme qui tranche sur la littérature des femmes en France et que son livre m’est échu par le hasard de longues déambulations en librairie), trois influences principales : Poe, Borges et Henry James. On pourrait en citer d’autres, mais il me semble que celles-ci sont majeures.

Poe d’abord, qui transparaît dans presque chacune des nouvelles, notamment dans celle qui peut-être est ma préférée (mais il y a aussi L’alibi, L’acteur, Rose prophecy, Satan solaire, Vice caché, La structure, L’éden), à savoir Exploding, qui a la force du songe et dont l’exergue, un extrait de chanson du Velvet Underground, permet d’identifier l’époque de référence ainsi que le personnage principal encore qu’insaisissable : le blond fantôme d’Andy Warhol, identifiable par son œuvre (les Skulls sont mentionnés) et son vassal de prédilection, Gérard Malanga, qui devient dans la nouvelle Malagan le héros, organisateur et participant d’un bal maudit qui n’est autre que celui de la Mort rouge de Poe, transposé dans les années 60. On reconnaît alors le célèbre spectacle de Nameth/Warhol Exploding Plastic Inevitable, d’où le titre de la nouvelle, Exploding. Voilà pour l’archéologie du texte telle que du moins je la pressens.

Les puissants, aujourd’hui, ne sont plus les nobles, mais les personnalités du monde du spectacle (ce que L’acteur montrait déjà), autrement dit les fameuses Superstars de Warhol que tout le monde se prend à être. Superstars qui trouvent pourtant la limite de leur puissance en la personne du temps inexorable, à l’issue de ce somptueux « bal des vampires » qui sonne le glas des réjouissances. La nouvelle s’achève de manière christique, sur un Malagan repenti qui comprend les errements de ces années d’insouciance dans la mort qu’il trouve lors des attentats du 11 septembre, car il me semble bien que ces corps qui choient des hauteurs, que cette lune rouge sang qui clôt la nouvelle, sont les marques du déclin de l’Occident, pour reprendre un célèbre titre spenglerien. Et voilà qui nous plonge dans une obsession chère au roi de la Beat Generation, Jack Kerouac, d’ailleurs évoqué dans Rose prophecy : la faillite des années 60 qui promettaient pourtant de si belles moissons.

Enfin Borges et H. James pour le mystère des choses, les énigmes qu’il faut élucider, les non-dits, tous ces motifs dans le tapis qu’il faut déchiffrer en en suivant la trame obstinée.

L'ensemble forme un tableau satirique et grotesque d'une humanité à jamais désignée comme coupable, Dieu et Satan n'étant pour elle que les alibis du pire. Par sa dénonciation implacable des vices et des travers humains, l'auteur s'inscrit dans la lignée des moralistes du XVIIe siècle. Je mets 5 étoiles pour saluer la prose d'un auteur totalement inconnu et le remercier de m'avoir fait partager une vision du monde radicale et personnelle.



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