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Citation de Kichigai


Ceci est le texte intégral de la préface par l'auteur :


Ce roman est l'un de mes préférés. Et pas seulement à cause de ce qui s'y trouve. Il y a aussi tout ce qui m'amena aux décisions qui le fondent. C'est mon dixième, et j'en étais très conscient lorsque je me retrouvai à décider ce que j'allais écrire, qui en serait le personnage principal et quel titre — oui, même ça —j'allais choisir. De fait, je n'en revenais pas : mon grand héros, Raymond Chandler, n'avait écrit que sept romans et moi, j'allais me lancer dans le dixième ? Pour moi, cela représentait beaucoup et je me disais qu'il fallait marquer le coup et faire de ce livre quelque chose de spécial, quelque chose de différent. Jusque-là, j'avais écrit six romans sur l'inspecteur Harry Bosch et trois autres sur des personnages hors série, à savoir Jack McEvoy, Terry McCaleb et Cassie Black. J'envisageais de fêter ce dixième roman en y réunissant le plus grand nombre de ces personnages dans autant d'histoires que possible, bref, de bâtir une intrigue où tout se croiserait. C'était là quelque chose que je n'avais encore jamais essayé. Pour finir, je me concentrai surtout sur Bosch et sur McCaleb et élaborai une histoire autour de ces deux héros.
Mais ce n'était pas tout. Je voulais ajouter une autre dimension à ce dixième roman. C'était en hommage au peintre du XVe siècle Hieronymus Bosch — auteur, entre autres grands classiques, du célèbre Jardin des délices — que j'avais donné à mon inspecteur le nom de Harry Bosch. Pour moi, il y avait un lien entre leurs visions du monde. Le peintre donne à voir le chaos d'un monde qui a mal tourné. Ses tableaux disent le désordre. Et, tout bien considéré, qu'est donc le crime sinon le lieu même du désordre et du chaos ? Telle était la relation, ou la métaphore, qui unissait le peintre et mon inspecteur. Je décidai donc que dans ce dixième roman, ce serait ce lien que j'allais analyser. Voilà pourquoi c'est dans ce livre que, en quelque sorte, l'inspecteur et le peintre se retrouvent.
À ce propos... il y a dans L'Oiseau des ténèbres un passage où Harry se rend au musée Getty et y voit un restaurateur travailler sur un tableau de Bosch. Il m'arriva la même chose lorsque je me rendis à ce musée pour y effectuer mes recherches. Il est étrange de voir à quel point l'art peut imiter la vie. Je n'aurais pu rêver hasard plus heureux et j'espère que cela m'a permis de donner plus de texture à ce livre.
La dernière touche que j'apportai au texte pour bien montrer à quel point il comptait à mes yeux fut son titre. L'écrivain qui m'influença le plus est Raymond Chandler. Philip Marlowe, son personnage clé, était ma référence absolue. Marlowe est l'outsider type, et, une année après l'autre, je m'efforçais defaire de Harry Bosch un outsider avec un métier où l'on voit les choses de l'intérieur. Et dans ce livre, je voulais rendre hommage à Raymond Chandler. Or, dans un essai, celui-ci analyse ce qui fascine tellement le lecteur dans les anciens pulp et les tout premiers hard-boiled. Pour lui, c'est parce qu'on y parle de rues où les ténèbres ne sont pas que celles de la nuit. Je pense qu'il a raison. Assez en tout cas pour que cette image m'ait inspiré tout au long de ce livre.
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