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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Chp. 11. Playhouses and the role of drama.

Comme c'est souvent le cas pour les institutions de l'Angleterre pré-moderne, on ne comprendra bien la nature des troupes de théâtre qu'en examinant leur hiérarchie. Certains acteurs commençaient leur carrière en s'engageant comme apprentis sous la tutelle de la troupe. Ils pouvaient monter en grade pour atteindre le statut de "journaliers", qualifiés pour un travail payé à la journée, mais d'un rang au-dessous de celui de Maître, ou Actionnaire (Sharer). On sait que les rôles féminins étaient joués par des hommes, mais on se tromperait en imaginant les grands rôles féminins incarnés par des adolescents prépubères. Un garçon restait apprenti jusqu'à vingt ans environ, et donc les rôles féminins étaient joués par de jeunes hommes. Il est difficile de savoir quels étaient l'effet et l'importance de ce choix dramatique sur la signification de la pièce. On sait que certains spectateurs rôdaient en quête de garçons, et venaient pour les lorgner, ce qui devait créer une ambiance homo-érotique lors de certains spectacles. Les garçons s'habillaient luxueusement et portaient de splendides perruques, car les cheveux dénoués et relâchés étaient le symbole de la folie féminine. Mais le travestissement, jugé pourtant comme une déviance, était globalement une convention acceptée : on le rencontrait dans de nombreux autres divertissements de l'Angleterre des Tudors et des Stuarts... On a récemment trouvé des preuves de l'existence d'actrices mais pas dans les théâtres.

p. 143
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Chp. 11 : Playhouses and the role of drama.

Une chose est sûre cependant : les théâtres et ceux qui leur étaient associés n'étaient pas seulement des membres d'une "industrie du divertissement." Si aller au théâtre était évidemment une façon de se distraire, on considérait également les acteurs comme des chroniqueurs de l'actualité, des analystes du temps, assumant les fonctions modernes des journalistes et des commentateurs politiques. En 1592 Thomas Nashe se vantait en ces termes : "Nos représentations ... ne montrent pas, comme celles des étrangers, un Pantalone, une prostituée, un zanni (comédien assistant un clown), mais des empereurs, des rois et des princes." Les pièces abordaient des questions d'actualité, et en fait, à partir des années 1580 les théâtres prirent en charge la cause de la Réforme au moment même où les Réformateurs cessaient, dans les églises, de monter des spectacles pieux, des ballades et des images, passant de l'iconoclasme à l'iconophobie. Le théâtre est une re-présentation : les rois deviennent les "sujets" - la monarchie et bien d'autres institutions devinrent le "sujet" des entreprises analytiques des dramaturges. Souvenons-nous que la scène n'était pas fondée sur l'illusion : les pièces jouées n'étaient donc pas des reconstitutions historiques, mais des spectacles politiques, à lire autant qu'à voir. Les dramaturges ne faisaient pas seulement commerce d'idées, mais aussi d'idéologie. Saint Paul avait proclamé "Tout pouvoir vient de Dieu" (Romains XIII-1). Marlowe est cet auteur remarquable qui montra que l'autorité découle du pouvoir séculier, non de la volonté divine.

p. 139
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