Michael Miguères

La Russie et l'Occident c'est un peu ‘'je t'aime, moi non plus''.



Il y a eu la période où la Russie tentait de s'occidentaliser à l'européenne (au milieu du 19e siècle et après un début esquissé par Pierre le Grand) puis elle s'est refermée (fin du 19e) avant de connaître la période soviétique et sa course à la concurrence des pays ‘'avancés''. La chute de ce régime a ouvert une période de tentative accélérée de coexistence et d'occidentalisation ; tentative qui finit en désastre et rejetée par les russes qui estimaient y perdre leur âme. C'est aux termes de cette longue histoire avec hauts et bas que Wladimir Poutine accède au pouvoir.



Ajoutez à l'équation la personnalité de ce dirigeant. Bébé ayant survécu par miracle avec ses parents au siège de Leningrad pendant la 2e guerre mondiale (privations, mort d'une majeure partie de sa famille)… sacrifice pour la patrie, valeurs morales et vie rigoureuse l'ont formé. Puis membre du KGB (‘'Les enseignements de l'école du KGB visent à donner à ses responsables les meilleurs outils d'analyses et de décisions dans un monde en guerre et en déstabilisation permanente. Toute sociologie, toute économie, tout est soumis au seul impératif d'efficacité pour une société.''). Jeune traducteur à Dresde en RDA lors de la chute de celle-ci, alors que son bâtiment est entouré d'une foule menaçante, il demande protection aux militaires soviétiques et se voit répondre ‘'on ne peut rien faire sans les ordres de Moscou'' (« J'ai eu le sentiment que mon pays n'existait plus. Il est devenu plus clair que l'URSS était malade. Et qu'il s'agissait d'une maladie mortelle, incurable : la paralysie du pouvoir »)... un pouvoir faible est mortel et inacceptable pour Poutine. Enfin, après la chute du régime soviétique, une décennie auprès du maire de Saint-Petersbourg puis dans l'administration présidentielle va lui faire toucher de près le déclin économique et social de la Russie, la course en avant aux emprunts et la mise en cessation de paiement de l'Etat en août 1998, résultat de la libéralisation financière des années 1985-95 (‘'A son arrivée, Poutine ne pouvait donc pas avoir une confiance aveugle dans les mécanismes du marché. Sans verser dans le complotisme, Poutine ne renie pas la version selon laquelle les Etats-Unis oeuvrent activement et continuellement à l'affaiblissement de la puissance russe et qu'ils n'hésitent pas à activer tous les leviers des organisations internationales pour y parvenir'').



Voilà l'homme qui arrive au pouvoir d'un pays à reconstruire. Wladimir Poutine ne dit pas ‘'Russia first'' (pour paraphraser Donald Trump) mais il met ce slogan en pratique. Il a des ambitions pour son pays ; économiques : il vise le 5e rang mondial alors que la Russie est actuellement 12e ; politiques : une démocratie sans la faiblesse qui a conduit le pays à la ruine (« La démocratie n'est pas le règne où tout est permis ») et une Russie désormais tournée vers l'Asie (« L'avenir historique de l'Etat dépend de notre capacité à devenir les leaders et le centre d'attraction de toute l'Eurasie »). Ambitions qu'il entend mettre en oeuvre malgré son sentiment (et celui de ses compatriotes) que les occidentaux ne songent qu'à freiner le développement de la Russie.

J'ai un réel attrait pour la Russie. J'ai donc ouvert ce livre avec avidité .Je voulais en savoir plus, non sur l'histoire passée mais sur "la Russie" de Poutine, la Russie actuelle et contemporaine.



Ce livre s'articule en 6 parties.

L'avantage est qu'il est possible de piocher uniquement celles qui nous intéresse.

Pour ma part, j'ai tout lu.



Et j'ai bien fait ! Car ce fut une lecture très enrichissante.



Il est vrai que l'image de la Russie en France n'est pas toujours au beau fixe.

C'est un pays qui a fait de nombreux choix. Critiquables, certes, mais cet Etat a eu l'audace de les faire et d'y rester fidèle.



Une grosse partie de ce livre est réservée au president V.Poutine. Depuis 20 ans qu'il est à la tete de ce pays, il est logique de parler de l'homme pour mieux comprendre sa politique.

J'ai trouvé cette approche très judicieuse car elle permet une compréhension plus aisée des parties suivantes, à savoir, la politique intérieure, internationale et plus particulièrement avec la France.



Évidemment, avec un livre d'à peine 250 pages, il est difficile de rentrer dans certains détails qui méritent d'être creusés.

Néanmoins, ce texte est une belle entrée en matière pour apercevoir le "modèle russe", et il permet d'appréhender sans préjugés son dirigeant mais plus largement l'Etat lui-même.



Je recommande chaudement cette lecture a toutes personnes s'intéressant à l'aspect géopolitique de la Russie.

Excellent livre très bien documenté, très clair, qui nous permet de bien comprendre la vision européenne de POUTINE. Ce livre nous amène à nous poser beaucoup de questions : nous avons donc sans doute la moitié des réponses à nos interrogations;

Livre d environ 200 pages, divisé en 6 parties. Chaque partie traite une thématique différente, on peut donc lire seulement les parties qui nous intéressent ou les lire dans l ordre que l on souhaite.



C est un ouvrage que j ai trouvé difficile à lire, je ne sais pas si il vise un public assez large ou un public déjà averti mais de nombreux passages m ont paru compliqués voire très techniques. Il est vrai qu en 200 pages on ne peut pas forcément développer.



Cet ouvrage comprend énormément d extraits de discours,parfois sur plusieurs pages. Là encore, j aurais apprécié que ces extraits soit accompagnés d une analyse, là il faut se faire son opinion par soi même et cela suppose de bien connaître le contexte du discours.



A titre personnel, je ne conseillerai pas cet ouvrage à quelqu un qui voudrait découvrir le sujet mais ce livre conviendra à quelqu un qui connaît déjà bien la Russie et Poutine.